Sensoa a analysé les dépenses de la DGD en matière de santé et de santé sexuelle et reproductive. En 2021, 11 % des dépenses totales de la coopération internationale de la Belgique étaient consacrées à la santé et à la santé reproductive. Les dépenses affectées à la santé reproductive (c’est-à-dire la prévention des grossesses non planifiées, les soins maternels et infantiles, etc.) ont augmenté, mais les dépenses générales pour la santé ont stagné. C’est plutôt surprenant, car dans le contexte de la pandémie de Covid, nous nous attendions précisément à un accroissement de l’aide à la santé. De plus, des investissements dans le renforcement des systèmes de santé sont nécessaires pour pouvoir proposer des services de santé sexuelle et reproductive qualitatifs.
« Body&Rights », la formation en ligne au sujet de la santé et des droits sexuels et reproductifs au niveau international, développée par Sensoa et le Groupe de travail SDSR de Be-cause Health, la plate-forme belge pour la santé internationale, a été totalement mise à jour. La Cour suprême des É.-U. a renversé l’arrêt dans l’affaire Roe contre Wade. Or, ce jugement avait eu pour effet de légaliser l’avortement dans tout le pays depuis 1973. Mais cette décision n’est toutefois pas vraiment une surprise : en mai dernier, un document révélant que le droit fédéral à l’avortement allait être renversé avait en effet déjà été divulgué. L’annulation de ce jugement va à l’encontre de la tendance internationale en faveur d’un assouplissement des lois en matière d’avortement, comme ce fut encore le cas au début de cette année en Colombie. 5 ans après le succès de la conférence internationale « She Decides », lancée en réponse à la remise en vigueur de la règle du bâillon mondial (« Global Gag Rule » ou GGR) sous l’administration de l’ex-président des États-Unis Donald Trump, la Belgique et l’Unité de soutien « She Decides » ont une nouvelle fois rassemblé les défenseurs internationaux de la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) à Bruxelles. CSW 66 : un accord intergouvernemental historique en matière de genre et de changement climatique19/4/2022
La 66e session de la Commission de la condition de la femme s’est clôturée le 25 mars par un accord historique en matière de genre et de changement climatique. Le thème prioritaire était la réalisation de l'égalité des genres et avancement de toutes les femmes et de toutes les filles dans le contexte des politiques et programmes relatifs aux changements climatiques et à la réduction des risques environnementaux et des risques de catastrophes. C'était la première fois que la CCF abordait ce thème, ce qui revêtait une importance particulière dans la mesure où l'égalité des sexes et les matières favorables à l’égalité des sexes avaient été mises de côté lors des récentes négociations sur le changement climatique. La Commission européenne a proposé des règles pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.
La Commission veut intégrer des normes minimales dans la législation européenne pour :
Le manque d’informations, la désinformation, les mythes à propos du sexe et de la contraception, un accès limité voire inexistant à la contraception, mais aussi l’absence de dialogue entre partenaires au sujet de l’utilisation de la contraception et de la grossesse font que beaucoup de (jeunes) femmes vivent une grossesse non planifiée. Ces défis font que pour beaucoup de femmes partout dans le monde, l’un des choix les plus fondamentaux, à savoir être enceinte ou pas, n’est en aucun cas un choix libre et informé. Ces données sont au cœur du rapport sur l’État de la population mondiale 2022 du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). 40 années de VIH - Rétrospective et perspectives avec les Parlementaires pour l’Agenda 203011/1/2022
Il y a 40 ans que les premiers décès causés par le SIDA ont été enregistrés. À l’occasion d’un séminaire avec les Parlementaires pour l’Agenda 2030, professeur Marie Laga (IMT) a expliqué comment l’épidémie n’a cessé de se développer à un rythme effréné durant les années 90 et 2000. Lorsque l’épidémie a frappé l’Afrique australe, l’espérance de vie dans des pays tels que le Zimbabwe, le Botswana, la Zambie et l’Afrique du Sud a reculé sous son niveau des années 1960. La situation a commencé à s’améliorer en 1996, lorsque le traitement antirétroviral (ARV) est devenu accessible pour les malades des riches pays du Nord. Ces médicaments se sont cependant avérés impayables pour les patients dans le Sud. Grâce à des années de lutte des activistes, une reconnaissance et une action politiques ont finalement vu le jour. Elles ont fondamentalement modifié le paysage suite au lancement d’une coordination internationale par le biais d’ONUSIDA et à un financement accru par le biais du Fonds mondial et du PEPFAR. Ces modifications ont généré une augmentation rapide des personnes ayant accès aux ARV. En 2001, elles n’étaient que 2 % alors qu’aujourd’hui, elles sont 73 %. Malheureusement, la fin de l’épidémie du SIDA n’est toujours pas en vue. En 2020, 1,5 million de nouvelles infections ont été dépistées et la prévention du VIH demeure le principal défi.
Les personnes LGBTI et en particulier les jeunes LGBTI ont fait face à des risques accrus de violence physique ou verbale lors des périodes de confinement, et beaucoup se sont retrouvés aux prises avec une dépression et des pensées suicidaires. Ceux qui chez eux ne pouvaient pas ou n’osaient pas faire leur coming-out, en particulier, ont vécu des périodes extrêmement difficiles. Le fait que les jeunes aient en outre été séparés de leurs pairs les a plongés encore plus fort dans un isolement au niveau social. Comme en a attesté le sénateur, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et président des ‘Parlementaires pour l’Agenda 2030’, Fourat Ben Chikha, lors de la Conférence mondiale sur les droits de l’homme qui s’est tenue à Copenhague lors de la WorldPride. L’impact des mesures sur les droits humains des personnes LGBTI doit être surveillé de près, a-t-il expliqué, de sorte que les actions (préventives) nécessaires puissent être prises afin de garantir leurs droits aux gens. Plus d’une centaine de parlementaires provenant des quatre coins du monde se sont rassemblés à Copenhague afin de discuter des défis actuels auxquels sont confrontées les personnes LGBTI. La députée Goedele Liekens, de même que le parlementaire flamand et sénateur Orry Van de Wauwer, tous les deux membres des ‘Parlementaires pour l’Agenda 2030’, étaient eux aussi présents. L’ancienne membre et vice-première ministre Petra De Sutter a représenté le gouvernement belge lors de la Pride. Les parlementaires pour l’Agenda 2030 et l’UNFPA Bruxelles ont animé ensemble la cérémonie du lancement belge du rapport sur l’État de la population mondiale 2021 de l’UNFPA qui porte le titre éloquent de « Mon corps m’appartient / My Body is My Own ». L’UNFPA a présenté son rapport qui explique ce qu’est l’autonomie corporelle, comment nous pouvons la mesurer et pose la question de savoir comment nous pouvons réaliser l’autonomie corporelle pour toutes et tous. |