Le rapport sur 2019 « Adding it Up » récemment publié par l’Insititut Guttmacher fait l’inventaire des manquements des services de santé sexuelle et reproductive dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (PFR-PRI). L’institut de recherche a calculé ce qu’il en coûterait pour combler l’écart.
Dans une déclaration conjointe engagée, 58 pays, dont la Belgique, ont exprimé leur inquiétude concernant l’impact du COVID-19 sur les droits humains des femmes et des filles, ainsi que l’aggravation des inégalités existantes et des discriminations des autres groupes marginalisés, comme les personnes handicapées et celles vivant dans l'extrême pauvreté. Les effets de la crise sanitaire actuelle sont considérables et continuent d’apparaître. Mais il est clair que les plus marginalisés seront les plus durement touchés. La liberté de reproduction n’est pas une réalité pour beaucoup de femmes à travers le monde. Pour trop de femmes, l’accès à une planification familiale de qualité dépend encore de l’endroit où elles vivent et du salaire qu’elles gagnent. Les mouvements anti-genre se multiplient en Europe et ailleurs, remettant purement et simplement en question l’égalité entre hommes et femmes, s’opposant aux droits sexuels et reproductifs des femmes, ainsi qu’aux minorités sexuelles et à l’accès des jeunes à l’information et à l’éducation sur la sexualité. La riposte actuelle à la Covid-19 a donné à ces groupes professionnellement organisés de nouvelles occasions de renforcer leurs programmes. Les mesures de confinement ont-elles une incidence sur les soins en matière d’avortement ?20/4/2020
Chaque pays, dans le Sud global comme dans le Nord, apportera une réponse différente à cette question. De manière générale, les femmes et les filles seront confrontées à des limitations considérables de l’accès sécurisé et en temps voulu à des services essentiels de santé sexuelle et reproductive, à savoir des soins en matière d’avortement en temps voulu, des soins post-avortement et des contraceptifs d’urgence. Ces limitations ont une incidence disproportionnée sur les personnes qui font partie des groupes marginalisés, notamment les femmes qui vivent dans la pauvreté, les femmes handicapées, celles qui font partie de minorités ethnico-culturelles (par exemple les femmes roms), les migrantes, les femmes sans papiers, les adolescentes et les femmes qui risquent d’être victimes de violences domestiques et sexuelles. Dans le monde entier, le confinement influence l’accès à la contraception pour les femmes. La contraception risque de devenir de plus en plus rare. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Ainsi, les grandes ONG et les producteurs de contraceptifs préviennent que les chaînes d’approvisionnement de divers produits contraceptifs sont fortement perturbées. La Chine, qui est le deuxième plus grand exportateur mondial de produits pharmaceutiques, a fermé plusieurs usines de production de médicaments, ce qui a entraîné des ralentissements dans des usines indiennes produisant des médicaments génériques, notamment des contraceptifs. La demande de contraceptifs de longue durée (stérilet ou implant) augmentera ensuite également. Après l’investiture de Donald Trump en tant que président des États-Unis par exemple, la demande de stérilets a augmenté, suite à la crainte des femmes que l’accès aux autres contraceptifs ne devienne plus compliqué sous son administration. Dans la mesure où les autorités du monde entier limitent fortement la mobilité de leurs citoyens, l’utilisation de contraceptifs reculera. Les femmes qui dépendent des transports en commun pour se déplacer ou qui n’ont actuellement pas de revenus peuvent éprouver des difficultés à obtenir une prescription de contraceptifs et à en acheter. L’accès limité à la contraception s’ajoute encore au besoin existant des femmes. Dans le Sud global, 214 millions de femmes souhaitant utiliser des contraceptifs n’y avaient déjà pas accès avant cette crise. Leur nombre ne cesse à présent d’augmenter. Les droits sexuels et reproductifs des femmes sont-ils menacés par la crise du coronavirus ?20/4/2020
Partout dans le monde nous constatons des limitations soudaines et substantielles des libertés démocratiques. Nos mouvements sont sans cesse plus étroitement contrôlés. Les réunions publiques sont interdites, l’état d’urgence est décrété, les débats législatifs sont reportés et dans certains pays, le fonctionnement des parlements est suspendu ou leur rôle de contrôle est fortement limité, au profit du pouvoir exécutif. La surveillance numérique est mise en place par les autorités du monde entier. En Europe, le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán s’est octroyé des pouvoirs dictatoriaux lui permettant d’outrepasser les lois pendant une période indéterminée et de suspendre les élections et les referendums. En Israël, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a adopté un décret d’urgence empêchant la réunion du parlement dans ce que le journal Haaretz a appelé un « coup d’État corona ». Les experts soulignent d’ores et déjà la pression croissante exercée sur les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles dans le monde entier. Le droit des femmes à un avortement sans risques doit être garanti par tous les pays. L’étude d'IPPF montre que dans plusieurs pays européens et d’Asie centrale encore trop de barrières sont mises en place par les législateurs, les fonctionnaires et les prestataires de soins. En Belgique, le droit à l’avortement est un sujet plus que jamais d’actualité. Les chiffres que la Commission d’évaluation de l’IVG avait collectés entre 2011 et 2018 ont en effet filtré. Maintenant, ils font l’objet de discussions à la Chambre et une nouvelle proposition de loi relative à l’avortement sera prochainement votée. Ce qui allongerait le délai maximum légal en Belgique pour pratiquer une interruption de grossesse de 12 à 18 semaines. C’est donc le moment idéal pour comparer avec ce qui se passe dans d’autres pays européens. La question de la prévention et approche pour lutter contre la violence sexuelle en RD du Congo était à l’ordre du jour des “Parlementaires pour l’Agenda 2030”, le groupe parlementaire informel qui suit de près le rôle joué par la Belgique dans la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs au niveau mondial.
La Belgique arrive en tête des pays européens en ce qui concerne la prévention du cancer du col de l’utérus, comme le montre le Cervical Cancer Prevention Policy Atlas. Le cancer du col de l’utérus est une maladie que l’on peut prévenir et traiter. Et pourtant, chaque année, plus de 25 000 femmes meurent de cette maladie en Europe, ce qui en fait la 2e cause de décès liés aux cancers féminins chez les femmes âgées entre 15 et 44 ans. |