
En plus de tous ces décrets, Biden a également abrogé la Politique de Mexico ou la Règle du Bâillon mondial. Cette politique, qui prive de toute aide américaine les organisations étrangères qui réfèrent vers des centres proposant l’avortement ou qui fournissent des informations sur l’avortement comme étant une option, a successivement été introduite par des présidents républicains et abrogée par des présidents démocrates. Avec pour résultat, une relation tendue et instable, où pendant des années, on a constamment oscillé entre déni et protection des droits des femmes, avec toutes les conséquences que cela entraîne sur le terrain.
L’abrogation de la Règle du Bâillon mondial constitue une étape majeure et importante, mais il ne s’agit pas encore d’une abrogation définitive. Cela veut dire que la règle pourra tout simplement être réintroduite par un autre président républicain. Et puis les effets des quatre dernières années vont eux aussi se faire sentir encore longtemps. Les partenariats ont en effet été soumis à d’énormes pressions et il faudra redoubler d’efforts pour les reconstruire. Les demandes et obtentions de fonds vont elles aussi prendre du temps. Cette abrogation de la règle ne veut donc pas forcément dire qu’on va revenir à la situation d’avant. Une abrogation définitive de la Règle du Bâillon mondial offrirait une bien meilleure protection des droits sexuels et reproductifs.
Le directeur général de l’IPPF, Dr Alvaro Bermejo :
« Nous devons nous attendre à des années de travail pour réparer les dommages qui ont été causés par la Règle du Bâillon mondial (…). Afin de protéger les droits des futures générations de femmes et des filles, nous demandons que le gouvernement Biden-Harris prenne les mesures nécessaires pour abroger définitivement la Règle du Bâillon mondial. Sans une abolition définitive, la Règle du Bâillon mondial restera une menace permanente pour les femmes, les filles, les jeunes ainsi que les communautés marginalisées. Les droits reproductifs, l’autonomie physique et le droit de décider de ce qu’on fait de son corps, ne doivent pas être à la merci d’une signature. »