« Dans bien des domaines, elle n’a effectivement jamais rien décidé. Alors, lui dire qu’elle peut décider SANS lui donner les bases sur lesquelles s’appuyer pour le faire serait, au mieux, naïf et, au pire, irresponsable. On ne peut pas donner des espoirs d’autonomie et de pouvoir d’action sans jeter les fondements pour que cela se concrétise. » Le message de Lina Abirafeh, directrice de l’Institut d’études des femmes dans le monde arabe à l’Université libano-américaine de Beyrouth et ardente défenseuse du mouvement “She Decides” était clair. Abirafeh a prononcé l’allocution principale lors de l’événement anniversaire “She Decides” organisé au Parlement belge, qui visait à répondre à la question « Pourra-t-elle décider en temps de crise », en se concentrant sur l’accès des femmes et des filles aux SDSR lors des crises humanitaires.
Dans son discours devant le Parlement, Abirafeh a souligné l’importance des SDSR pour l’autonomie des femmes et des filles. Parallèlement, elle a demandé instamment aux parlementaires, aux donateurs et aux acteurs de l’aide humanitaire et du développement de ne pas isoler la promotion des SDSR d’une approche globale de l’émancipation des femmes. Si rien n’est fait pour s’attaquer aux obstacles législatifs, sociaux, culturels, religieux et économiques auxquels les femmes et les filles sont confrontées, nous courons le risque que le message de “She Decides” reste vain pour un grand nombre de femmes et de filles dans le monde, a fait valoir Abirafeh.
Ayant travaillé pendant 20 ans dans le domaine des violences sexuelles et de la violence liée au genre dans le secteur humanitaire, Abirafeh nous a rappelé à quel point les difficultés auxquelles les femmes et les filles font face sont aggravées en situation de crise, les femmes et les filles étant délibérément prises pour cible et les conflits amplifiant les insécurités préexistantes. En raison des nombreuses crises qui perdurent dans le monde, trop de femmes continuent de vivre dans ce qu’on appelle des “sites humanitaires”, avec un accès limité à la sécurité et à l’aide. Ces sites sont conçus pour offrir un répit de courte durée, mais cela ne répond plus au caractère prolongé de ces situations d’urgence. « Dans ces sites », a raconté Abirafeh, « nous faisons face à la “tyrannie de l’urgent” » – ce qui veut dire que les questions de genre sont rapidement mises de côté “pour plus tard” – même lorsque l’urgence peut aller de quelques mois à plusieurs années. « En tant qu’acteurs et militants, nous avons un rôle crucial à jouer », a déclaré Abirafeh : « nous devons nous assurer qu’attention, soutien, ressources et moyens soient disponibles afin de mettre pleinement en œuvre les SDSR. Et nous devons le faire de manière à accorder la priorité au pouvoir d’action des femmes et à garantir qu’elles aient un choix et une voix, mais aussi le droit de décider de ce qu’elles font de leur corps et de leur vie. »
Il a ensuite été demandé à Peter Van Acker, le directeur du service Aide humanitaire, Développement transitionnel et Gouvernance au sein du Ministère des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au développement d’expliquer de quelle façon la Belgique s’attaque aux SDSR dans le cadre de son aide humanitaire. Van Acker a rappelé que depuis 2014, les SDSR sont inclus dans la Stratégie belge en matière d’aide humanitaire, un document juridiquement contraignant. Lors de sa présidence du groupe des donateurs du Comité international de la Croix-Rouge, la Belgique a poussé le CICR à s’assurer que sa stratégie de lutte contre les violences sexuelles soit mise en œuvre sur le terrain. La Belgique a également soutenu les SDSR grâce à ses contributions aux ressources de base d’organisations multilatérales comme l’UNFPA et l’UNICEF. Dans l’exercice de son rôle de donateur et de membre du Conseil d’administration d’organisations internationales, la Belgique peut militer en faveur des SDSR.
Catherine Giboin, membre du Conseil d’administration de Médecins du Monde France (MdM) a amené au sein de l’ONG la perspective des SDSR dans les situations d’urgence. Giboin a entrepris et contribué à l’élaboration de la stratégie de MdM en matière de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Giboin a affirmé qu’il était possible de fournir des services de SDSR dans les situations d’urgence. Elle a témoigné du travail de MdM en République centrafricaine, où ils intègrent les VSS dans les soins de santé primaires, en travaillant avec des agents de santé communautaires et des ONG locales. Depuis le début du projet, 2 000 cas de VSS ont été pris en charge. « Avant, nous étions des prestataires de services, travaillant pour des bénéficiaires ; mais, en adoptant une approche basée sur les droits, nous avons appris à regarder les gens dans le besoin comme des individus titulaires de droits et à travailler en mobilisant les communautés. Si vous ne mobilisez pas la communauté, vous aurez beau ouvrir une clinique, mais personne ne viendra. Vous devez commencer par vous attaquer aux stigmates des VSS au sein de la communauté. »
Giboin a souligné à quel point la planification familiale dans les situations d’urgence pouvait sauver des vies et a insisté sur le fait qu’on était parvenu à placer les SDSR en situations de crise humanitaire au premier rang des priorités du Sommet sur la planification familiale (FP2020) de Londres, en juillet 2017. De nombreux défis subsistent toutefois, l’un d’eux étant de mieux cerner l’accès des femmes aux avortements sans risques en situation de conflit.
Sabien Lahaye-Battheu, vice-présidente des Parlementaires pour l’Agenda 2030 a conclu en disant : « En tant que décideurs politiques, nous avons un rôle crucial à jouer : nous devons nous assurer qu’attention, soutien, ressources et moyens soient disponibles afin de mettre pleinement en œuvre la santé et les droits sexuels et reproductifs, aussi en temps de crise, de sorte qu’Elle puisse décider. Avec l’adoption de l’Agenda 2030 pour le développement durable, nous nous sommes engagés à réaliser l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et reproductifs. Poussons cette promesse plus loin, de la manière la plus inclusive possible. »
Ce séminaire consacré aux SDSR dans les situations d’urgence était organisé par les Parlementaires pour l’Agenda 2030 à l’occasion de la Journée internationale de la femme et du 1er anniversaire de “She Decides”, avec l’appui de son secrétariat, Sensoa, et Countdown 2030 Europe.
Ayant travaillé pendant 20 ans dans le domaine des violences sexuelles et de la violence liée au genre dans le secteur humanitaire, Abirafeh nous a rappelé à quel point les difficultés auxquelles les femmes et les filles font face sont aggravées en situation de crise, les femmes et les filles étant délibérément prises pour cible et les conflits amplifiant les insécurités préexistantes. En raison des nombreuses crises qui perdurent dans le monde, trop de femmes continuent de vivre dans ce qu’on appelle des “sites humanitaires”, avec un accès limité à la sécurité et à l’aide. Ces sites sont conçus pour offrir un répit de courte durée, mais cela ne répond plus au caractère prolongé de ces situations d’urgence. « Dans ces sites », a raconté Abirafeh, « nous faisons face à la “tyrannie de l’urgent” » – ce qui veut dire que les questions de genre sont rapidement mises de côté “pour plus tard” – même lorsque l’urgence peut aller de quelques mois à plusieurs années. « En tant qu’acteurs et militants, nous avons un rôle crucial à jouer », a déclaré Abirafeh : « nous devons nous assurer qu’attention, soutien, ressources et moyens soient disponibles afin de mettre pleinement en œuvre les SDSR. Et nous devons le faire de manière à accorder la priorité au pouvoir d’action des femmes et à garantir qu’elles aient un choix et une voix, mais aussi le droit de décider de ce qu’elles font de leur corps et de leur vie. »
Il a ensuite été demandé à Peter Van Acker, le directeur du service Aide humanitaire, Développement transitionnel et Gouvernance au sein du Ministère des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au développement d’expliquer de quelle façon la Belgique s’attaque aux SDSR dans le cadre de son aide humanitaire. Van Acker a rappelé que depuis 2014, les SDSR sont inclus dans la Stratégie belge en matière d’aide humanitaire, un document juridiquement contraignant. Lors de sa présidence du groupe des donateurs du Comité international de la Croix-Rouge, la Belgique a poussé le CICR à s’assurer que sa stratégie de lutte contre les violences sexuelles soit mise en œuvre sur le terrain. La Belgique a également soutenu les SDSR grâce à ses contributions aux ressources de base d’organisations multilatérales comme l’UNFPA et l’UNICEF. Dans l’exercice de son rôle de donateur et de membre du Conseil d’administration d’organisations internationales, la Belgique peut militer en faveur des SDSR.
Catherine Giboin, membre du Conseil d’administration de Médecins du Monde France (MdM) a amené au sein de l’ONG la perspective des SDSR dans les situations d’urgence. Giboin a entrepris et contribué à l’élaboration de la stratégie de MdM en matière de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Giboin a affirmé qu’il était possible de fournir des services de SDSR dans les situations d’urgence. Elle a témoigné du travail de MdM en République centrafricaine, où ils intègrent les VSS dans les soins de santé primaires, en travaillant avec des agents de santé communautaires et des ONG locales. Depuis le début du projet, 2 000 cas de VSS ont été pris en charge. « Avant, nous étions des prestataires de services, travaillant pour des bénéficiaires ; mais, en adoptant une approche basée sur les droits, nous avons appris à regarder les gens dans le besoin comme des individus titulaires de droits et à travailler en mobilisant les communautés. Si vous ne mobilisez pas la communauté, vous aurez beau ouvrir une clinique, mais personne ne viendra. Vous devez commencer par vous attaquer aux stigmates des VSS au sein de la communauté. »
Giboin a souligné à quel point la planification familiale dans les situations d’urgence pouvait sauver des vies et a insisté sur le fait qu’on était parvenu à placer les SDSR en situations de crise humanitaire au premier rang des priorités du Sommet sur la planification familiale (FP2020) de Londres, en juillet 2017. De nombreux défis subsistent toutefois, l’un d’eux étant de mieux cerner l’accès des femmes aux avortements sans risques en situation de conflit.
Sabien Lahaye-Battheu, vice-présidente des Parlementaires pour l’Agenda 2030 a conclu en disant : « En tant que décideurs politiques, nous avons un rôle crucial à jouer : nous devons nous assurer qu’attention, soutien, ressources et moyens soient disponibles afin de mettre pleinement en œuvre la santé et les droits sexuels et reproductifs, aussi en temps de crise, de sorte qu’Elle puisse décider. Avec l’adoption de l’Agenda 2030 pour le développement durable, nous nous sommes engagés à réaliser l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et reproductifs. Poussons cette promesse plus loin, de la manière la plus inclusive possible. »
Ce séminaire consacré aux SDSR dans les situations d’urgence était organisé par les Parlementaires pour l’Agenda 2030 à l’occasion de la Journée internationale de la femme et du 1er anniversaire de “She Decides”, avec l’appui de son secrétariat, Sensoa, et Countdown 2030 Europe.