La question de la prévention et approche pour lutter contre la violence sexuelle en RD du Congo était à l’ordre du jour des “Parlementaires pour l’Agenda 2030”, le groupe parlementaire informel qui suit de près le rôle joué par la Belgique dans la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs au niveau mondial.
La nécessité d'une approche plus holistique
Alexandra Vasseur, une consultante indépendante, a mené l’évaluation pluriannuelle de l’approche internationale pour lutter contre la violence sexuelle en RDC. Celle-ci révèle que, jusqu’à ce jour, trop peu de progrès ont été réalisés et ce, malgré la forte présence internationale sur le terrain. L’évaluation a montré la nécessité d’une approche plus holistique de la violence sexuelle pour parvenir à des résultats durables. Une telle approche se fonde sur trois principes : la sensibilisation, une “prise en charge” sectorielle et une lutte accrue contre l’impunité.
Uné réponse alternative
L’experte en matière de SDSR au sein d’ENABEL, Marleen Bosmans, a présenté le “Programme de lutte contre la violence sexuelle”, qui a été développé en réponse aux lacunes dans la mise en œuvre de la stratégie nationale congolaise dans la lutte contre la violence sexuelle. ENABEL s’est engagée ces dernières années en faveur de l’élaboration d’une réponse alternative, à travers la construction de ce qu’on appelle des “one stop centers”. Ces ‘one-stop centers’ pourvoient entre autres à la planification familiale, à la prévention du VIH et autres MST et à la sensibilisation. Ces centres travaillent en étroite collaboration avec les structures qui existent déjà ainsi qu’avec les organisations de la société civile locales afin d’atteindre le plus de femmes locales possible. Cela dit, les collaborateurs d’ENABEL rencontrent eux aussi des problèmes en ce qui concerne la facilité d’accès à la justice et la protection des victimes. D’importantes questions demeurent en outre concernant le financement futur des ‘one-stop centers’, leur accessibilité (surtout en régions rurales) et une bonne collaboration avec les partenaires congolais. L’absence d’un nouveau gouvernement fédéral complique les choses.
Tenir compte du contexte socioculturel dans les programmes
Le Dr Olivier Schmitz, qui travaille à l’Université Catholique de Louvain, a expliqué le rôle d’une étude socio-anthropologique (grounded theory). Cette approche permet de mieux comprendre la complexité du phénomène de violence sexuelle et de tenir davantage compte dans le travail de terrain du contexte socioculturel dans lequel les victimes doivent (sur)vivre suite aux violences sexuelles. L’attention portait ici surtout sur la manière dont la violence est considérée et traitée par la communauté. Pour aboutir à cette méthode de travail, le Dr Schmitz a organisé des groupes de discussion qui ont débroussaillé les nouvelles données sur la perception locale des abus sexuels. Ces données ont permis de mieux comprendre les conséquences de la violence sexuelle pour différents types de victimes. L’utilisation d’une étude socio-anthropologique permet de tenir compte du contexte socioculturel dans l’élaboration et la mise en œuvre de programmes, et contribue au succès des ‘one-stop centers’. C’est ainsi que les documents d’orientation existants pour interagir avec différents types de victimes de violence sexuelle dans les centres ont été réécrits d’une manière qui est maintenant beaucoup mieux adaptée au monde des victimes et des intervenants.
La Dr An Verelst, de l’Université de Gand, a expliqué comment la révision des protocoles existants a permis de passer de la “grounded theory” au “grounded care”. Les programmes qui, avant, étaient utilisés n’étaient généralement pas bien adaptés aux réalités locales. La “grounded theory” permet de relier différentes conséquences, au niveau psychosocial, économique et médical, et de les aborder globalement dans la mesure du possible. An Verelst a de plus fait remarquer, qu’outre les conséquences directes des abus sexuels, il fallait aussi travailler sur la stigmatisation qui, souvent, s’ensuivait pour les victimes, mais aussi pour leurs familles. Enfin, elle a souligné qu’il y avait un urgent besoin d’étendre aussi ces protocoles aux enfants, car à l’heure actuelle, ils sont encore trop souvent exclus de l’approche existante.
Les parlementaires présents avaient plusieurs questions concernant la collaboration avec les organisations féministes locales, l’existence d’une bonne éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, le financement des centres et la violence sexuelle à l’égard des personnes LGBTQI.
Alexandra Vasseur, une consultante indépendante, a mené l’évaluation pluriannuelle de l’approche internationale pour lutter contre la violence sexuelle en RDC. Celle-ci révèle que, jusqu’à ce jour, trop peu de progrès ont été réalisés et ce, malgré la forte présence internationale sur le terrain. L’évaluation a montré la nécessité d’une approche plus holistique de la violence sexuelle pour parvenir à des résultats durables. Une telle approche se fonde sur trois principes : la sensibilisation, une “prise en charge” sectorielle et une lutte accrue contre l’impunité.
Uné réponse alternative
L’experte en matière de SDSR au sein d’ENABEL, Marleen Bosmans, a présenté le “Programme de lutte contre la violence sexuelle”, qui a été développé en réponse aux lacunes dans la mise en œuvre de la stratégie nationale congolaise dans la lutte contre la violence sexuelle. ENABEL s’est engagée ces dernières années en faveur de l’élaboration d’une réponse alternative, à travers la construction de ce qu’on appelle des “one stop centers”. Ces ‘one-stop centers’ pourvoient entre autres à la planification familiale, à la prévention du VIH et autres MST et à la sensibilisation. Ces centres travaillent en étroite collaboration avec les structures qui existent déjà ainsi qu’avec les organisations de la société civile locales afin d’atteindre le plus de femmes locales possible. Cela dit, les collaborateurs d’ENABEL rencontrent eux aussi des problèmes en ce qui concerne la facilité d’accès à la justice et la protection des victimes. D’importantes questions demeurent en outre concernant le financement futur des ‘one-stop centers’, leur accessibilité (surtout en régions rurales) et une bonne collaboration avec les partenaires congolais. L’absence d’un nouveau gouvernement fédéral complique les choses.
Tenir compte du contexte socioculturel dans les programmes
Le Dr Olivier Schmitz, qui travaille à l’Université Catholique de Louvain, a expliqué le rôle d’une étude socio-anthropologique (grounded theory). Cette approche permet de mieux comprendre la complexité du phénomène de violence sexuelle et de tenir davantage compte dans le travail de terrain du contexte socioculturel dans lequel les victimes doivent (sur)vivre suite aux violences sexuelles. L’attention portait ici surtout sur la manière dont la violence est considérée et traitée par la communauté. Pour aboutir à cette méthode de travail, le Dr Schmitz a organisé des groupes de discussion qui ont débroussaillé les nouvelles données sur la perception locale des abus sexuels. Ces données ont permis de mieux comprendre les conséquences de la violence sexuelle pour différents types de victimes. L’utilisation d’une étude socio-anthropologique permet de tenir compte du contexte socioculturel dans l’élaboration et la mise en œuvre de programmes, et contribue au succès des ‘one-stop centers’. C’est ainsi que les documents d’orientation existants pour interagir avec différents types de victimes de violence sexuelle dans les centres ont été réécrits d’une manière qui est maintenant beaucoup mieux adaptée au monde des victimes et des intervenants.
La Dr An Verelst, de l’Université de Gand, a expliqué comment la révision des protocoles existants a permis de passer de la “grounded theory” au “grounded care”. Les programmes qui, avant, étaient utilisés n’étaient généralement pas bien adaptés aux réalités locales. La “grounded theory” permet de relier différentes conséquences, au niveau psychosocial, économique et médical, et de les aborder globalement dans la mesure du possible. An Verelst a de plus fait remarquer, qu’outre les conséquences directes des abus sexuels, il fallait aussi travailler sur la stigmatisation qui, souvent, s’ensuivait pour les victimes, mais aussi pour leurs familles. Enfin, elle a souligné qu’il y avait un urgent besoin d’étendre aussi ces protocoles aux enfants, car à l’heure actuelle, ils sont encore trop souvent exclus de l’approche existante.
Les parlementaires présents avaient plusieurs questions concernant la collaboration avec les organisations féministes locales, l’existence d’une bonne éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, le financement des centres et la violence sexuelle à l’égard des personnes LGBTQI.