
L'année dernière, les partis d'extrême droite en Europe se sont imposés à plusieurs reprises lors d'élections nationales. En septembre 2022, les Frères d’Italie, le parti dirigé par Giorgia Meloni, ont remporté les élections législatives italiennes. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une Première ministre au passé néo-fasciste s’est ainsi installée au gouvernement. Celle-ci a formé un gouvernement d'extrême droite avec la Lega de Salvini et le parti Forza Italia de Berlusconi, aujourd'hui décédé. Le même mois, les Démocrates de Suède devenaient le deuxième parti du pays, un parti qui apporte désormais son soutien à un gouvernement minoritaire d'extrême droite. En Finlande, le Parti finlandais devenait le deuxième parti le plus important lors des élections d'avril 2023 et rejoignait une coalition de partis conservateurs de droite. Quelle influence ces victoires des partis d'extrême droite ont-elles sur les politiques de soutien aux droits sexuels et reproductifs, dans ces pays et à l'étranger ?
Promotion de la « famille traditionnelle »
Les Frères d’Italie, et en particulier ses dirigeants, sont connus pour avoir des liens étroits avec les mouvements anti-avortement et anti-genre en Italie. Ils défendent ce que l'on appelle la « famille traditionnelle », qui réduit la cellule familiale à un homme, une femme et leurs enfants. Le parti s’est lancé dans une propagande de l'idée populiste selon laquelle les Italiens de souche sont menacés de « remplacement racial » en raison du faible taux de natalité du pays et de l'immigration. Le gouvernement Meloni a donc créé un ministère de la Famille, de l'Égalité des chances et de la Naissance, auquel Eugenia Roccella, connue pour ses positions anti-avortement et anti-LGBTIQ, a été nommée. Si, pendant la campagne électorale, Giorgia Meloni a déclaré qu'elle n'abolirait pas la loi de 1978 autorisant l'avortement, dans les régions où son parti était déjà au pouvoir, les autorités locales ont suggéré que les militants anti-avortement travaillent dans des centres de consultation familiale financés par le ministère de la Santé, qui fournissent des conseils sur l'avortement, la contraception et la santé sexuelle. Madame Meloni prévoit d'augmenter les allocations familiales et de réduire les impôts pour encourager les familles à avoir plus d'enfants et ainsi modifier la démographie du pays.
Finie la politique étrangère féministe
Les Démocrates de Suède, un parti issu du mouvement néo-nazi suédois du milieu des années 1990, remettent en question le financement de la recherche sur le genre, et ses représentants décrochent les drapeaux arc-en-ciel et sapent les droits sexuels et reproductifs dans les municipalités qu'ils gouvernent. Bien qu'opposé à l'avortement, le parti ne peut pas faire pression pour que la législation nationale suédoise soit modifiée, étant donné que le droit à l'avortement bénéficie d'un large soutien au sein du grand public et que les partis de la coalition soutiennent les SDSR. Leur opposition aux SDSR se manifeste principalement au niveau local.
Si le gouvernement conservateur-libéral, arrivé au pouvoir en 2022 avec le soutien des Démocrates de Suède, a abandonné l'étiquette de politique étrangère « féministe » qui caractérisait le précédent gouvernement social-démocrate, il a annoncé qu'il soutenait fermement les SDSR à l'échelle mondiale et les experts en la matière prévoient que la Suède continue à accorder son attention et son soutien à cette thématique à l'échelle internationale. En revanche, le nouveau gouvernement a pris la décision radicale de réduire les dépenses APD de 1 % au minimum de 0,7 %. La Suède a déjà réduit son principal soutien aux organisations multilatérales, notamment le FNUAP, l’ONUSIDA et UN WOMEN, ce qui a des répercussions sur la politique internationale et le financement des SDSR.
Si le gouvernement conservateur-libéral, arrivé au pouvoir en 2022 avec le soutien des Démocrates de Suède, a abandonné l'étiquette de politique étrangère « féministe » qui caractérisait le précédent gouvernement social-démocrate, il a annoncé qu'il soutenait fermement les SDSR à l'échelle mondiale et les experts en la matière prévoient que la Suède continue à accorder son attention et son soutien à cette thématique à l'échelle internationale. En revanche, le nouveau gouvernement a pris la décision radicale de réduire les dépenses APD de 1 % au minimum de 0,7 %. La Suède a déjà réduit son principal soutien aux organisations multilatérales, notamment le FNUAP, l’ONUSIDA et UN WOMEN, ce qui a des répercussions sur la politique internationale et le financement des SDSR.
Alignés dans leurs positions anti-genre
Le parti finlandais partage les mêmes positions anti-genre que les Démocrates suédois et les Frères d’Italie. D'après les résultats des votes du parti finlandais au parlement, les projets de loi sur cette question et les déclarations du parti, ce dernier rejette l'identité de genre et s'oppose au mariage homosexuel, à l'adoption par des personnes de même sexe et à la fécondation in vitro pour les couples homosexuels et les femmes célibataires. Bien que le nouvel accord gouvernemental de la coalition finlandaise n'exprime pas ouvertement les opinions du parti finlandais sur ces questions, il ne fait aucune mention des droits des personnes LGBTIQ+.
Le ministre des Finances et le ministre de la Coopération au développement sont tous deux issus du parti finlandais qui a proposé de mettre fin à toute aide et de s'opposer totalement à l'aide public au développement. Bien que cette proposition n'ait pas été incluse dans l'accord gouvernemental, des coupes sombres de l'aide public au développement sont à craindre. Le gouvernement n’a pas encore déterminé les priorités thématiques de la coopération au développement finlandaise, mais le programme gouvernemental entend exploiter l'aide au développement pour prévenir les migrations.
Le ministre des Finances et le ministre de la Coopération au développement sont tous deux issus du parti finlandais qui a proposé de mettre fin à toute aide et de s'opposer totalement à l'aide public au développement. Bien que cette proposition n'ait pas été incluse dans l'accord gouvernemental, des coupes sombres de l'aide public au développement sont à craindre. Le gouvernement n’a pas encore déterminé les priorités thématiques de la coopération au développement finlandaise, mais le programme gouvernemental entend exploiter l'aide au développement pour prévenir les migrations.