Comment peut-on protéger et promouvoir la santé et les droits sexuels en ces temps de populisme et de conservatisme ? Cette question était au cœur de la conférence organisée par EuroNGOs, le réseau européen des organisations œuvrant pour la santé et les droits sexuels et reproductifs, les 27 et 28 septembre derniers à Bruxelles. Le soutien grandissant en faveur des mouvements conservateurs et populistes contribue à créer un climat politique et social faisant en sorte que la santé et les droits sexuels se retrouvent en effet marginalisés.

Trump et Orban
Le Brexit, la victoire de Trump, le discours des gouvernements polonais et hongrois ainsi que le succès de la droite radicale dans plusieurs pays européens conduisent à des changements politiques et sociaux suite à quoi les droits sexuels se retrouvent parfois menacés. Les exemples sont nombreux. On n’a qu’à penser à la réintroduction de la Règle du Bâillon mondial, à la tentative visant à durcir davantage la loi polonaise contre l’avortement ou à la politique européenne d’immigration qualifiée de ‘sans cœur’ qui empêche les réfugiés et demandeurs d’asile d’avoir accès aux services de santé (sexuelle). Pour la ‘communauté SDSR’, c.-à-d. la communauté des professionnels de la santé, des activistes et des décideurs politiques qui œuvrent à promouvoir les droits sexuels, ces évolutions sont particulièrement préoccupantes. Dans plusieurs pays, les droits sexuels constituent une cible pour les mouvements conservateurs et populistes. Ces derniers privilégient les valeurs dites ‘traditionnelles’ au détriment des valeurs dites ‘progressistes’, font passer leurs intérêts personnels avant la solidarité (internationale) et placent une conception étroite de la famille, des relations et de l’identité au-dessus de la diversité sexuelle et relationnelle.
Ne laissons pas les É.-U. dicter la suite des choses
Un message important qui se dégage de la conférence est qu’il ne faut plus laisser les États-Unis dicter la suite des choses. La ‘communauté SDSR’ devrait réduire sa dépendance à l’égard de l’aide américaine, ce qui rendrait l’opposition américaine (davantage) insignifiante.
Andrea Peto, professeur au département d’études de genre à l’Université d’Europe centrale en Hongrie, a mis en garde contre une présentation réductrice des faits. Le discours opposant notre vision à la leur place les droits sexuels dans une ‘bataille’ que les ONG ne peuvent que perdre. Comparé aux gouvernements conservateurs et aux mouvements d’opposition, leurs moyens sont en effet limités. Kwabena Osei-Danquah, directeur de la Division de la gouvernance et des Affaires multilatérales de l’UNFPA, a rappelé que l’opposition était beaucoup plus complexe et plus diversifiée qu’on ne le pense généralement. Les gouvernements conservateurs latino-américains ont par exemple tendance à criminaliser l’avortement alors qu’ils se montrent plus tolérants à l’égard des droits des minorités sexuelles. Dans certaines régions d’Afrique, c’est tout le contraire.
Winning hearts and minds
Alexander De Croo, le ministre de la Coopération au Développement et l’un des acteurs à avoir joué un rôle moteur dans la campagne ‘She Decides’, était l’un des intervenants. Il a fait valoir que l’argument des droits, dans certains contextes, est contre-productif et a plaidé pour une approche plus pragmatique fondée sur des arguments liés à la santé. “Défendez l’accès à l’avortement du point de vue de la santé publique et non pas du point de vue des droits”, a déclaré le ministre De Croo. Katja Iversen, la directrice générale de l’ONG ‘Women Deliver’, a appelé à ne pas toujours répondre de façon réactive à l’opposition, mais à partager de façon proactive des choses positives. L’accent doit pour ce faire être mis sur des choses qui sont ‘pertinentes pour la vie des gens’, comme le fait d’avoir des enfants, la sexualité ou encore les relations. Ton Coenen, directeur du centre d’expertise renommé pour la santé et les droits sexuels et reproductifs Rutgers et président d’EuroNGOs, a affirmé partager ce point de vue et a souligné l’importance de développer un discours qui touche les gens. En résumé, ‘Gagner le cœur et l’esprit’ de l’opinion publique comme antidote aux mouvements populistes et conservateurs.
Les Parlementaires pour l’Agenda 2030, le groupe parlementaire composé de membres de la Chambre et du Sénat pour lequel Sensoa assure le secrétariat a accueilli les invités de la conférence au parlement fédéral, où ils ont écouté dans l’hémicycle de la Chambre des témoignages personnels concernant l’opposition à l’égard des SDSR et la rencontre s’est terminée par une réception.
Le Brexit, la victoire de Trump, le discours des gouvernements polonais et hongrois ainsi que le succès de la droite radicale dans plusieurs pays européens conduisent à des changements politiques et sociaux suite à quoi les droits sexuels se retrouvent parfois menacés. Les exemples sont nombreux. On n’a qu’à penser à la réintroduction de la Règle du Bâillon mondial, à la tentative visant à durcir davantage la loi polonaise contre l’avortement ou à la politique européenne d’immigration qualifiée de ‘sans cœur’ qui empêche les réfugiés et demandeurs d’asile d’avoir accès aux services de santé (sexuelle). Pour la ‘communauté SDSR’, c.-à-d. la communauté des professionnels de la santé, des activistes et des décideurs politiques qui œuvrent à promouvoir les droits sexuels, ces évolutions sont particulièrement préoccupantes. Dans plusieurs pays, les droits sexuels constituent une cible pour les mouvements conservateurs et populistes. Ces derniers privilégient les valeurs dites ‘traditionnelles’ au détriment des valeurs dites ‘progressistes’, font passer leurs intérêts personnels avant la solidarité (internationale) et placent une conception étroite de la famille, des relations et de l’identité au-dessus de la diversité sexuelle et relationnelle.
Ne laissons pas les É.-U. dicter la suite des choses
Un message important qui se dégage de la conférence est qu’il ne faut plus laisser les États-Unis dicter la suite des choses. La ‘communauté SDSR’ devrait réduire sa dépendance à l’égard de l’aide américaine, ce qui rendrait l’opposition américaine (davantage) insignifiante.
Andrea Peto, professeur au département d’études de genre à l’Université d’Europe centrale en Hongrie, a mis en garde contre une présentation réductrice des faits. Le discours opposant notre vision à la leur place les droits sexuels dans une ‘bataille’ que les ONG ne peuvent que perdre. Comparé aux gouvernements conservateurs et aux mouvements d’opposition, leurs moyens sont en effet limités. Kwabena Osei-Danquah, directeur de la Division de la gouvernance et des Affaires multilatérales de l’UNFPA, a rappelé que l’opposition était beaucoup plus complexe et plus diversifiée qu’on ne le pense généralement. Les gouvernements conservateurs latino-américains ont par exemple tendance à criminaliser l’avortement alors qu’ils se montrent plus tolérants à l’égard des droits des minorités sexuelles. Dans certaines régions d’Afrique, c’est tout le contraire.
Winning hearts and minds
Alexander De Croo, le ministre de la Coopération au Développement et l’un des acteurs à avoir joué un rôle moteur dans la campagne ‘She Decides’, était l’un des intervenants. Il a fait valoir que l’argument des droits, dans certains contextes, est contre-productif et a plaidé pour une approche plus pragmatique fondée sur des arguments liés à la santé. “Défendez l’accès à l’avortement du point de vue de la santé publique et non pas du point de vue des droits”, a déclaré le ministre De Croo. Katja Iversen, la directrice générale de l’ONG ‘Women Deliver’, a appelé à ne pas toujours répondre de façon réactive à l’opposition, mais à partager de façon proactive des choses positives. L’accent doit pour ce faire être mis sur des choses qui sont ‘pertinentes pour la vie des gens’, comme le fait d’avoir des enfants, la sexualité ou encore les relations. Ton Coenen, directeur du centre d’expertise renommé pour la santé et les droits sexuels et reproductifs Rutgers et président d’EuroNGOs, a affirmé partager ce point de vue et a souligné l’importance de développer un discours qui touche les gens. En résumé, ‘Gagner le cœur et l’esprit’ de l’opinion publique comme antidote aux mouvements populistes et conservateurs.
Les Parlementaires pour l’Agenda 2030, le groupe parlementaire composé de membres de la Chambre et du Sénat pour lequel Sensoa assure le secrétariat a accueilli les invités de la conférence au parlement fédéral, où ils ont écouté dans l’hémicycle de la Chambre des témoignages personnels concernant l’opposition à l’égard des SDSR et la rencontre s’est terminée par une réception.