Cette règle interdit aux organisations de développement qui reçoivent une aide au développement des États-Unis d’informer les femmes sur la possibilité de recourir à l’avortement, de les orienter vers une clinique d’avortement ou de collaborer avec d’autres organisations qui le font. Et cela, même si l’avortement est autorisé dans le pays ou que les activités sont financées par des fonds non américains. Les organisations qui n’adhèrent pas à cette règle perdront leur aide financière. D’où le nom de la mesure : « to Gag », qui signifie « museler ». Cette mesure affectera les services offerts par les ONG internationales comme la Fédération internationale pour la Planification familiale (IPPF) et Marie Stopes International (MSI) et leurs partenaires locaux dans le Sud.
Le déficit de financement qu’entraînera la RBM s’ajoute aux besoins déjà existants en matière de planification familiale. 225 millions de femmes à travers le monde souhaitent éviter ou reporter leur grossesse mais n’ont pas accès aux moyens de contraception.
En septembre 2015, tous les États membres des Nations Unies, y compris les États-Unis, s’étaient engagés à réaliser les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’égalité entre les sexes est un objectif central de ce Programme 2030, ayant pour cible d’assurer l’accès universel à la sante sexuelle et reproductive et aux droits reproductifs. La RBM compromet cet engagement mondial. L’initiative « She Decides » et la conférence du même nom constituent une étape importante pour renverser la vapeur et garantir les droits des femmes partout dans le monde.