
Alors que la majorité des États membres étaient disposés à accepter un texte de compromis élaboré par le Président, les États-Unis ont refusé de s’associer au consensus. Ils ont insisté sur le fait qu’ils ne pouvaient pas accepter un texte qui contenait des références sans aucune précision à la santé sexuelle et reproductive, étant donné que ces termes pouvaient “donner lieu à de nombreuses interprétations”. Ils ont également insisté sur la réintroduction du paragraphe sur le droit souverain, qui sert de clause échappatoire, spécifiant les conditions en vertu desquelles un État n’est pas lié par l’accord. Le Groupe des États d’Afrique a également déclaré qu’ils ne pouvaient pas se joindre au consensus, un choix qui s’explique en partie par leur souhait d’un texte plus ferme concernant la souveraineté et en partie par leur opposition au paragraphe faisant référence au Pacte mondial sur les migrations qui, selon eux, compromettait ces négociations parallèles.
La Tunisie a réagi à cela en livrant, au nom d’un groupe interrégional composé de 35 pays (l’Australie, l’Autriche, l’Argentine, la Belgique, le Brésil, la Bulgarie, le Cap Vert, le Canada, le Cambodge, la Colombie, le Chypre, le Danemark, le Salvador, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Islande, l’Irlande, le Japon, la Lettonie, le Liberia, le Luxembourg, les Pays Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal, les Philippines, la Suède, la Suisse, l’Espagne, la Tunisie, le Royaume-Uni et l’Uruguay), un puissant plaidoyer sur l’importance cruciale de la santé et des droits sexuels et reproductifs pour les femmes et les jeunes filles à travers le monde, en disant :
“Nous croyons que chaque individu a le droit d’être maître de sa sexualité, sans aucune contrainte, discrimination ou violence, et de prendre librement et de manière responsable des décisions dans ce domaine – au nom de la justice sociale.”
Natalia Kanem, la Directrice exécutive de l’UNFPA, a conclu en recentrant l’attention sur les femmes et les filles pour qui l’Agenda 2030 est si important, et a insisté sur la nécessité et la responsabilité des États membres de fournir des orientations de politique générale. Elle a terminé avec une citation tirée du Programme d’Action de la CIPD sur les soins de santé sexuelle et reproductive et la santé et les droits reproductifs des femmes migrantes, en particulier des victimes de violence sexuelle. Elle a rappelé l’engagement de défendre avec encore plus d’ardeur la santé sexuelle et reproductive et les droits reproductifs de toutes les femmes, des adolescentes, des jeunes et de tous, comme le prévoient le Programme d’Action de la CIPD et l’Agenda 2030.
En tant que partenaire de Countdown 2030 Europe, le consortium voué à promouvoir l’accès universel à la planification familiale, Sensoa a participé activement aux préparations en vue de la CPD, en faisant des recommandations au gouvernement belge en ce qui concerne les SDSR en lien avec la croissance urbaine et la migration.