Lorsque les objectifs de développement durable (ODD) ont été adoptés en 2015, ils ont suscité un enthousiasme mondial et les Nations unies ont appelé à l'action. Par conséquent, des progrès ont été enregistrés dès le début. Cependant, sept ans plus tard, il est clair que la cadence n’a pas été maintenue. En 2023, nous n’en sommes qu’à 12 % de progression dans la réalisation des objectifs. Nous sommes également à la traîne pour les objectifs de développement durable visant à atteindre la santé et les droits sexuels et reproductifs. Que nous disent les chiffres ? Voici un aperçu par objectif et par cible.
Cible 3.1: faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes
Le taux de mortalité maternelle a à peine diminué, passant de 227 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015 à 223 décès pour 100 000 en 2020. Chaque jour, près de 800 femmes meurent encore de complications évitables pendant la grossesse ou l'accouchement. Près de 95 % de ces décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (UN SG Report, 2023).
Pour comprendre vraiment à quel point la grossesse et l'accouchement peuvent être mortels, il faut examiner les risques d'une adolescente de 15 ans de mourir de mortalité maternelle. En République démocratique du Congo, cette probabilité atteint 1 sur 29. En Belgique, ce chiffre est de 1 sur 12 079 (WHO, 2023).
Pour comprendre vraiment à quel point la grossesse et l'accouchement peuvent être mortels, il faut examiner les risques d'une adolescente de 15 ans de mourir de mortalité maternelle. En République démocratique du Congo, cette probabilité atteint 1 sur 29. En Belgique, ce chiffre est de 1 sur 12 079 (WHO, 2023).
ⓘ Des investissements majeurs sont nécessaires dans la fourniture de soins prénatals aux mères. En outre, un personnel plus qualifié sur le plan médical devrait être présent lors des accouchements et ces derniers devraient avoir lieu dans des centres de santé mieux équipés.
Cible 3.3: Moins de 370 000 nouveaux diagnostics de VIH d'ici 2025
En 2021, on recense 1,5 million de personnes infectées par le VIH (UNAIDS, 2022), un chiffre qui a à peine reculé depuis 2016. Il souligne l'échec de la prévention des nouvelles infections et la vulnérabilité persistante de groupes clés.
ⓘ Des groupes clés tels que les homosexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les travailleurs du sexe, les prisonniers et autres personnes vivant en prison, ainsi que les transsexuels et leurs partenaires sexuels, représentent ensemble 70 % de toutes les nouvelles infections par le VIH (en 2021). La stigmatisation et la discrimination dont ces groupes font l'objet accroissent leur vulnérabilité (UNAIDS, 2022).
Cible 3.7: Assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et reproductive d’ici 2030
Le pourcentage de femmes en âge de procréer (15-49 ans) ayant accès à des méthodes modernes de contraception dans le monde a légèrement augmenté, passant de 76,5 % en 2015 à 77,6 % en 2023, et devrait atteindre 78,2 % d'ici 2030. L'Afrique subsaharienne a connu la plus forte augmentation, passant de 51,6 % à 57,4 %, mais on est encore loin de l'objectif d'assurer l'accès de tous à la contraception (UN SG Report, 2023).
Le taux de grossesse chez les adolescentes est passé de 64,5 pour 1 000 naissances (en 2020) à 41,3 pour 1 000 naissances en 2023. L'Asie du Sud, en particulier, fait figure de bonne élève. Toutefois, le déclin est beaucoup plus lent dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes et dans la région de l'Afrique subsaharienne. Elles ont toujours les ratios les plus élevés, avec respectivement 99,4 et 51,2 naissances pour 1 000 femmes (WHO, 2023).
Le taux de grossesse chez les adolescentes est passé de 64,5 pour 1 000 naissances (en 2020) à 41,3 pour 1 000 naissances en 2023. L'Asie du Sud, en particulier, fait figure de bonne élève. Toutefois, le déclin est beaucoup plus lent dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes et dans la région de l'Afrique subsaharienne. Elles ont toujours les ratios les plus élevés, avec respectivement 99,4 et 51,2 naissances pour 1 000 femmes (WHO, 2023).
ⓘ Actuellement, la moitié des grossesses n’étaient pas planifiées. Parmi ces grossesses non planifiées, la moitié se termine par une interruption de grossesse. Des millions de grossesses non planifiées pourraient être évitées grâce à une meilleure information et à des formes de contraception volontaires, abordables et de qualité.
ⓘ On estime que 218 millions de femmes mariées âgées de 15 à 48 ans souhaitent utiliser une forme moderne de contraception, mais n'y ont pas accès. Répondre aux besoins non satisfaits en matière de contraception pourrait réduire la mortalité maternelle de 62 % (Guttmacher, 2020).
ⓘ On estime que 218 millions de femmes mariées âgées de 15 à 48 ans souhaitent utiliser une forme moderne de contraception, mais n'y ont pas accès. Répondre aux besoins non satisfaits en matière de contraception pourrait réduire la mortalité maternelle de 62 % (Guttmacher, 2020).
Cible 5.3: Éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine
En 2022, une jeune fille sur cinq dans le monde (19 %) s’est vue mariée avant sa majorité, une amélioration par rapport à 2016 où le chiffre était encore de 21 %. Toutefois, selon ONU Femmes, les progrès doivent être 17 fois plus rapides qu'aujourd'hui pour éliminer les mariages d'enfants d'ici 2030.
Au moins 200 millions de filles et de femmes ont subi une forme ou une autre de mutilation génitale féminine (MGF), principalement dans les 31 pays où cette pratique est concentrée. Dans de nombreux pays, elle est aussi répandue qu'il y a trente ans. Même dans les pays où les MGF sont moins répandues, les progrès doivent être au moins dix fois plus rapides pour atteindre l'objectif mondial d'élimination des MGF d'ici 2030 (UNICEF, 2023).
Au moins 200 millions de filles et de femmes ont subi une forme ou une autre de mutilation génitale féminine (MGF), principalement dans les 31 pays où cette pratique est concentrée. Dans de nombreux pays, elle est aussi répandue qu'il y a trente ans. Même dans les pays où les MGF sont moins répandues, les progrès doivent être au moins dix fois plus rapides pour atteindre l'objectif mondial d'élimination des MGF d'ici 2030 (UNICEF, 2023).
ⓘ L'éducation est essentielle pour éliminer les mutilations génitales féminines et les mariages d'enfants. En effet, la résistance aux MGF est la plus forte chez les filles et les femmes instruites. Les filles dont les mères ont suivi un enseignement primaire ont 40 % moins de chances d'être excisées que les filles dont les mères n'ont pas suivi d'enseignement ( UN 2022). Celles qui ont la possibilité d’étudier plus longtemps se marient généralement plus tard et ont davantage leur mot à dire concernant leur mariage.
Cible 5.6: Assurer l’accès de tous à la santé et aux droits sexuels et reproductifs ainsi qu’il a été décidé dans le Programme d’action du Caire pour la population et le développement
D'après les données de 68 pays pour la période 2007-2022, seules 56 % des femmes mariées ou vivant en concubinage âgées de 15 à 49 ans prennent leurs propres décisions en matière de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Cela signifie qu'elles ne peuvent pas choisir elles-mêmes de recourir à des soins de santé reproductive et sexuelle, d'utiliser des moyens de contraception ou de refuser d'avoir des relations sexuelles avec leur partenaire (UNFPA, 2021).
ⓘ Les pays doivent disposer de lois et de réglementations qui donnent aux femmes et aux hommes un accès complet et égal aux soins, à l'information et à l'éducation en matière de santé sexuelle et reproductive. Une analyse de 75 pays ayant fait rapport à l'UNDESA montre que la plupart des pays disposent de lois et de règlements sur la santé maternelle, le VIH et la planification familiale, mais que seuls 57 % de ces pays ont inscrit l'éducation sexuelle dans leur législation (UNFPA, 2020).