« Nous devons briser le mythe de la population ». Tel est l’un des principaux messages du rapport phare de l’UNFPA 2023 sur l’état de la population mondiale, présenté au groupe des « Parlementaires pour l’Agenda 2030 », le 26 avril, au Sénat de Belgique.
Surpopulation
L’un des mythes récurrents est que la surpopulation alimente les changements climatiques, de sorte qu’il faut réduire le nombre d’enfants dans les pays dont les taux de fertilité sont élevés. Les femmes de ces pays sont pourtant celles qui contribuent le moins aux émissions mondiales et qui sont le plus impactées par les conséquences des changements climatiques. La lutte contre les changements climatiques nécessite une révision de la production et de la consommation par les pays ayant les plus faibles taux de fertilité, mais qui sont les principaux pollueurs.
Faible taux de natalité et vieillissement
De faibles taux de natalité ne sont pas responsables du vieillissement de la population. Les humains vivent simplement plus longtemps et en meilleure santé. Nous devons trouver des réponses par l’augmentation de la productivité et de la parité hommes-femmes et comprendre que la migration peut faire partie de la solution, explique le rapport. Nous devons également soutenir ceux qui souhaitent fonder une famille en investissant dans les soins de santé sexuelle et reproductive, la garde d’enfants et une éducation de qualité.
C’est une question de choix, pas de population
Selon le rapport, nous devons nous demander si chacun peut faire des choix en matière de sa santé sexuelle et reproductive. 44 % des femmes en couple sont dans l’incapacité de prendre des décisions personnelles en matière de soins de santé, de relations sexuelles ou de contraception. La conséquence de cette situation est que près de la moitié de toutes les grossesses ne sont pas planifiées, ce qui abroge le droit humain fondamental des femmes de décider librement et de façon responsable du nombre d’enfants qu’elles ont et à quel intervalle.
Les préoccupations démographiques minent les droits des femmes dans les Balkans
Daniela Drandic, de la Confédération internationale des sages-femmes, a expliqué la situation en Croatie, qui subit un débordement de la rhétorique des craintes démographiques populistes de la Hongrie et d’autres pays des Balkans. Le pays fait face à une émigration croissante vers l’Europe de l’Ouest, à de faibles taux de natalité et à l’immigration. Les défis démographiques auxquels le pays fait face sont imputés au choix des femmes et la santé sexuelle et reproductive est dépriorisée et affectée par la privatisation du secteur de la santé. Les parents qui travaillent ont toutefois besoin d’un soutien adéquat pour établir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée : il existe des obstacles importants à la garde des enfants, ce qui sème le doute dans l’esprit des parents d’avoir plus d’un enfant.
La ministre Gennez reconnaît les opportunités et les défis
La ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez, qui a participé au lancement du rapport, a reconnu les défis posés aux droits des femmes et aux SDSR dans le monde entier. Elle a déclaré : « Nous ne devons pas baisser les bras, mais maintenir le dialogue sur les droits humains universels ». Elle a réitéré l’engagement de la Belgique à l’égard des SDSR et a souligné l’importance de renforcer les systèmes sanitaires et de la protection sociale. Le développement d’États-providence est ce qui permet aux couples de faire le choix d’avoir des enfants.
Lire le rapport sur l’état de la population mondiale 2023 SWP Report 2023 | Fonds des Nations Unies pour la population (unfpa.org)
Lire le rapport sur l’état de la population mondiale 2023 SWP Report 2023 | Fonds des Nations Unies pour la population (unfpa.org)