
La conseillère en politique internationale de Sensoa et présidente du Groupe de travail SDSR, Marlies Casier, a invité des experts pour discuter de la nature volontaire du planning familial lors de la conférence annuelle de Be-cause Health consacrée aux tabous dans la santé mondiale. Les orateurs ont évoqué l’histoire troublante du planning familial. Ils ont expliqué comment la conception de la croissance démographique dans les pays à revenu faible ou intermédiaire comme étant une menace pour le monde continue de stimuler les programmes de planning familial. Cette politique transforme la fertilité des femmes en un instrument et entraîne la négligence des problèmes d’infertilité.
L’origine des projets de planning familial
Les programmes et politiques de SDSR dans le monde trouvent leur origine dans l’inquiétude des élites européennes et américaines en matière de contrôle de la population. Ils ont été élaborés à partir de la crainte d’une croissance démographique exponentielle : si la croissance démographique de certains groupes (lire : les pauvres) n’était pas sous contrôle, les ressources viendraient à manquer. Cette perspective a alimenté des politiques coercitives, par le haut, de contrôle démographique par un planning familial, des programmes d’avortement et de stérilisation forcés jusque dans les années 1990. En 1994, un virage à 180 degrés a été pris lors de la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire (CIPD). Sous la pression de groupes de défense des droits des femmes, les droits reproductifs individuels des femmes ont été reconnus comme étant des droits humains et les États membres des Nations unies ont convenu de mettre un terme aux politiques de contrôle démographique préjudiciables.
L’analyse du problème n’a pas changé – Anne Hendrickx
Anne Hendrickx, analyste politique pour Collective People Power for Reproductive Justice a expliqué en quoi Le Caire fut une première étape. La réaction a changé, mais pas l’analyse du problème : la démographie et la fertilité ont continué à être comprises comme étant les moteurs de la pauvreté. Les grandes organisations de planning familial ont continué à promouvoir le planning familial comme une technique permettant de résoudre des problèmes d’inégalité structurelle.
L'histoire du planning familial involontaire en Inde – Sharmada Sivaram
Sharmada Sivaram, chercheuse au Conseil de population de l’Inde, a partagé les expériences du planning familial en Inde. Dans les années 1970, des programmes verticaux étaient appliqués, qui incluaient des programmes de stérilisation forcée et des quotas à respecter par les fonctionnaires. Ces programmes ont entraîné d’importantes violations des droits humains. Les années 1990 ont été synonymes d’un glissement vers une approche basée sur les droits, lorsque l’Inde est passée d’une approche de planning familial à une approche de la santé maternelle. Néanmoins, dans certains États, les professionnels de la santé continuent de percevoir des paiements basés sur des incitants à ce que les femmes optent pour la stérilisation.
La politique internationale de la France en matière de planning familial
Daisy Van de Vorst, Gestionnaire de projet WeDecolonizeVUB & CHanGE, a examiné les politiques internationales de la France en matière de SDSR. Elles visaient principalement la limitation de la croissance démographique dans les pays d’Afrique, au motif de la crainte que la croissance démographique constitue une menace majeure pour la sécurité, l’économie et l’environnement. Cette approche instrumentalise le planning familial dans l’intérêt des bailleurs de fonds et ignore les énormes défis d’infertilité auxquels les femmes et les couples d’Afrique sont confrontés.
Des SDSR à la justice reproductive ?
Les orateurs ont défendu une approche globale des SDSR. Elle devrait inclure un appel à décentraliser la réduction de la fertilité dans la politique et la programmation des SDSR. Ils ont plaidé en faveur d’une approche de justice reproductive. Dans ce contexte, il convient de mettre l’accent sur la lutte contre les inégalités systémiques qui limitent le choix et les droits des femmes sur leur corps et leur choix à construire une famille et élever des enfants dans un environnement sain et sécurisé.
L’une des principales questions posées lors de la conférence annuelle de Be-cause Health sur les tabous dans la santé mondiale est de savoir comment décoloniser les SDSR. Des chercheurs, des décideurs politiques et des personnes engagées dans la programmation des SDSR ont partagé leurs expériences d’une réflexion et d’actions différentes concernant les SDSR.
En savoir plus sur la façon dont nous pouvons décoloniser les SDSR
L’une des principales questions posées lors de la conférence annuelle de Be-cause Health sur les tabous dans la santé mondiale est de savoir comment décoloniser les SDSR. Des chercheurs, des décideurs politiques et des personnes engagées dans la programmation des SDSR ont partagé leurs expériences d’une réflexion et d’actions différentes concernant les SDSR.
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