Le jeudi 28 février dernier à Bruxelles, au Parlement fédéral, le rapport intitulé “The State of African Women” a été présenté à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Gina Wharton, responsable politique du réseau européen de l’IPPF, a présenté le rapport de recherche de l’Institut royal des Tropiques qui a été élaboré dans le cadre d’un plus vaste projet de sensibilisation ayant pour titre “Right by Her”. Ce rapport de recherche cartographie les réalisations mais aussi les “lacunes” dans la ratification et la mise en œuvre du protocole de Maputo par les États africains. Ce protocole est l’instrument juridiquement contraignant dans lequel les droits des femmes africaines ont été définis par les États membres de l’Union africaine.
Maputo va plus loin que l’Agenda 2030
Le protocole de Maputo interdit la discrimination à l’égard des femmes, les mutilations génitales féminines, offre une protection juridique contre la violence à l’égard des femmes dans la sphère publique mais aussi privée, protège les adolescentes contre les abus et les comportements sexuels déplacés, interdit les mariages forcés et précoces des enfants, reconnaît les droits reproductifs et le droit à la santé et à la sante sexuelle et reproductive, accorde une attention particulière aux groupes vulnérables tels que les adolescentes, les veuves et les femmes souffrant d’un handicap, et reconnaît l’avortement comme un droit humain sous certaines conditions. Ce protocole est en ce sens un instrument clé pour la réalisation des Objectifs de développement durable et peut en même temps être qualifié à plusieurs égards de plus progressiste que l’Agenda 2030 du Développement durable. De plus, le protocole engage les signataires à respecter des obligations légales, contrairement à la nature non contraignante des Objectifs de développement durable.
Pourquoi la mise en œuvre fait trop souvent défaut
Tous les pays partenaires de la Belgique adhèrent au protocole de Maputo, à l’exception du Maroc (qui, en 2003, ne faisait pas encore partie de l’Union africaine). Tous les pays partenaires ont également ratifié le texte, à l’exception du Burundi et du Niger. Le nombre de pays à aussi rendre compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre est toutefois limité. La plupart des pays sont en effet confrontés à un manque de moyens financiers et humains pour mettre en œuvre le protocole. Les chiffres montrent cependant que ce protocole est et reste extrêmement pertinent : 1 femme sur 3 subit de la violence au cours de sa vie, plus d’1 femme sur 5 en Afrique n’a pas accès à la planification familiale, et 1 jeune fille sur 4 sur le contient tombe enceinte avant ses 18 ans.
Le droit à l’avortement sur le continent
Chaque année, on estime que 8,2 millions d’avortements sont pratiqués en Afrique, dont 3 sur 4 dans des conditions dangereuses. C’est surtout chez les adolescentes en Afrique que le nombre de grossesses non planifiées est très élevé, et par là même le nombre d’avortements à risque, comparativement à la moyenne mondiale. Le protocole de Maputo autorise l’avortement lorsque la vie de la mère est en danger, lorsque la grossesse constitue une menace pour la santé mentale et/ou physique de la mère, dans le cas de malformations chez le fœtus et si la grossesse est la conséquence de violences sexuelles, d’un viol ou d’un inceste. La mesure dans laquelle l’avortement est autorisé par les États africains varie toutefois très fort selon les pays. En RD du Congo, au Sénégal, en Mauritanie, au Congo-Brazzaville et en Égypte, l’avortement est interdit en toutes circonstances. Dans d’autres pays, il n’est autorisé que lorsque la vie de la mère est en danger, d’autres encore incluent aussi les cas où la grossesse constitue une menace pour la santé de la mère, ... Il n’y a que dans 7 pays africains seulement que l’avortement est autorisé comme le prévoit le protocole de Maputo, à savoir le Mozambique, l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Ghana, l’Éthiopie, le Rwanda et les Seychelles.
Aucun pays partenaire ne réussit sur toute la ligne
Alors que certains pays enregistrent des progrès dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes ou la légalisation de l’avortement, ils accusent un retard en ce qui concerne la lutte contre le mariage des enfants et les mutilations génitales. Aucun pays partenaire de la coopération belge au développement ne réussit dès lors sur toute la ligne dans la réalisation et la protection des droits des femmes.
Les parlementaires promettent de s’engager
Le député Jean-Jacques Flahaux, vice-président du Comité d’avis pour l’émancipation sociale et membre des Parlementaires pour l’Agenda 2030 a promis de veiller, avec le Parlement, à ce que le genre et en particulier les droits des femmes et la santé et les droits sexuels et reproductifs figurent parmi les priorités du nouvel accord de gouvernement conclu suite aux élections fédérales de juin. La Belgique peut également soutenir des organisations pour les droits des femmes qui œuvrent activement à améliorer la condition des femmes en Afrique et s’emploient à pousser leurs gouvernements à agir. Il a terminé en disant : « En tant que parlementaires, nous pouvons poser des questions critiques au sujet de la politique et encourager notre gouvernement à ne pas seulement être attentif, mais aussi à adopter une attitude proactive, et à promouvoir concrètement l’importance de l’égalité des sexes et de l’égalité des droits. »
Le séminaire était une initiative conjointe du Comité d’avis pour l’émancipation sociale de la Chambre des représentants et du Groupe parlementaire des “Parlementaires pour l’Agenda 2030”, le groupe parlementaire qui veille à ce que la Belgique tienne ses promesses en faveur de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable et du Programme d’action du Caire pour la population et le développement qui, cette année, célèbre son 25ème anniversaire.
Le rapport “The State of African Women” est disponible en anglais, et sera bientôt publié en français et portugais.
Le protocole de Maputo interdit la discrimination à l’égard des femmes, les mutilations génitales féminines, offre une protection juridique contre la violence à l’égard des femmes dans la sphère publique mais aussi privée, protège les adolescentes contre les abus et les comportements sexuels déplacés, interdit les mariages forcés et précoces des enfants, reconnaît les droits reproductifs et le droit à la santé et à la sante sexuelle et reproductive, accorde une attention particulière aux groupes vulnérables tels que les adolescentes, les veuves et les femmes souffrant d’un handicap, et reconnaît l’avortement comme un droit humain sous certaines conditions. Ce protocole est en ce sens un instrument clé pour la réalisation des Objectifs de développement durable et peut en même temps être qualifié à plusieurs égards de plus progressiste que l’Agenda 2030 du Développement durable. De plus, le protocole engage les signataires à respecter des obligations légales, contrairement à la nature non contraignante des Objectifs de développement durable.
Pourquoi la mise en œuvre fait trop souvent défaut
Tous les pays partenaires de la Belgique adhèrent au protocole de Maputo, à l’exception du Maroc (qui, en 2003, ne faisait pas encore partie de l’Union africaine). Tous les pays partenaires ont également ratifié le texte, à l’exception du Burundi et du Niger. Le nombre de pays à aussi rendre compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre est toutefois limité. La plupart des pays sont en effet confrontés à un manque de moyens financiers et humains pour mettre en œuvre le protocole. Les chiffres montrent cependant que ce protocole est et reste extrêmement pertinent : 1 femme sur 3 subit de la violence au cours de sa vie, plus d’1 femme sur 5 en Afrique n’a pas accès à la planification familiale, et 1 jeune fille sur 4 sur le contient tombe enceinte avant ses 18 ans.
Le droit à l’avortement sur le continent
Chaque année, on estime que 8,2 millions d’avortements sont pratiqués en Afrique, dont 3 sur 4 dans des conditions dangereuses. C’est surtout chez les adolescentes en Afrique que le nombre de grossesses non planifiées est très élevé, et par là même le nombre d’avortements à risque, comparativement à la moyenne mondiale. Le protocole de Maputo autorise l’avortement lorsque la vie de la mère est en danger, lorsque la grossesse constitue une menace pour la santé mentale et/ou physique de la mère, dans le cas de malformations chez le fœtus et si la grossesse est la conséquence de violences sexuelles, d’un viol ou d’un inceste. La mesure dans laquelle l’avortement est autorisé par les États africains varie toutefois très fort selon les pays. En RD du Congo, au Sénégal, en Mauritanie, au Congo-Brazzaville et en Égypte, l’avortement est interdit en toutes circonstances. Dans d’autres pays, il n’est autorisé que lorsque la vie de la mère est en danger, d’autres encore incluent aussi les cas où la grossesse constitue une menace pour la santé de la mère, ... Il n’y a que dans 7 pays africains seulement que l’avortement est autorisé comme le prévoit le protocole de Maputo, à savoir le Mozambique, l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Ghana, l’Éthiopie, le Rwanda et les Seychelles.
Aucun pays partenaire ne réussit sur toute la ligne
Alors que certains pays enregistrent des progrès dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes ou la légalisation de l’avortement, ils accusent un retard en ce qui concerne la lutte contre le mariage des enfants et les mutilations génitales. Aucun pays partenaire de la coopération belge au développement ne réussit dès lors sur toute la ligne dans la réalisation et la protection des droits des femmes.
Les parlementaires promettent de s’engager
Le député Jean-Jacques Flahaux, vice-président du Comité d’avis pour l’émancipation sociale et membre des Parlementaires pour l’Agenda 2030 a promis de veiller, avec le Parlement, à ce que le genre et en particulier les droits des femmes et la santé et les droits sexuels et reproductifs figurent parmi les priorités du nouvel accord de gouvernement conclu suite aux élections fédérales de juin. La Belgique peut également soutenir des organisations pour les droits des femmes qui œuvrent activement à améliorer la condition des femmes en Afrique et s’emploient à pousser leurs gouvernements à agir. Il a terminé en disant : « En tant que parlementaires, nous pouvons poser des questions critiques au sujet de la politique et encourager notre gouvernement à ne pas seulement être attentif, mais aussi à adopter une attitude proactive, et à promouvoir concrètement l’importance de l’égalité des sexes et de l’égalité des droits. »
Le séminaire était une initiative conjointe du Comité d’avis pour l’émancipation sociale de la Chambre des représentants et du Groupe parlementaire des “Parlementaires pour l’Agenda 2030”, le groupe parlementaire qui veille à ce que la Belgique tienne ses promesses en faveur de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable et du Programme d’action du Caire pour la population et le développement qui, cette année, célèbre son 25ème anniversaire.
Le rapport “The State of African Women” est disponible en anglais, et sera bientôt publié en français et portugais.