Comment s'est déroulé le voyage au Malawi et qu’en retenez-vous ?
C'était la première fois que je me rendais dans un pays d'Afrique subsaharienne et c'était instructif, troublant et parfois choquant. Les endroits que nous avons visités ne ressemblent pas du tout à ce que j'avais imaginé. On ne peut pas comparer un hôpital africain et un hôpital belge ou européen. Mais la volonté et l'énergie pour s'entraider m’ont inspirée. Ils accomplissent des miracles avec très peu de moyens.
Qu'avez-vous appris sur la santé maternelle ?
C'est dans le même ordre d’idée que ce que j'ai cité plus haut, à savoir que les gens sont très inventifs. On peut faire beaucoup avec peu de moyens, c'est certain. Nous avons visité un hôpital pour les femmes qui venaient d'accoucher. Toutes n'avaient pas de lit, elles attendaient dehors, avec leur nouveau-né, parce qu'il n'y avait pas de place. Pas assez de lits, manque de personnel soignant... Les femmes arrivent avec un proche ou un parent. C'est cette personne qui va les aider jusqu'à l'accouchement. La maternité manque cruellement d’équipements, les membres du personnel sont peu nombreux, mais ils font des miracles.
J'ai également appris que la mortalité infantile est très élevée, que de nombreux nouveau-nés meurent, ainsi que de nombreuses jeunes femmes. Lors de l'accouchement, mais aussi à la suite d'avortements clandestins. Le Malawi interdit actuellement l'avortement (sauf en cas de danger de mort). Le pays est très catholique.
Les femmes du Malawi ont en moyenne 6 enfants, et lorsqu'elles tombent enceintes, parce qu'elles n'ont pas toujours accès à la contraception, elles ont recours à l'avortement, qu'elles pratiquent elles-mêmes ou avec l'aide d'un guérisseur. Parfois avec une aiguille, parfois avec une tisane spéciale... L'avortement échoue souvent, et les conséquences sont alors catastrophiques. Elles contractent des infections et, lorsqu'elles arrivent à l'hôpital, elles sont souvent dans un état très grave, voire septique. En revanche, le personnel soignant a beau être très catholique et religieux, il ne condamne absolument pas les femmes. Ils les aident sans préjugés.
J'ai également appris que la mortalité infantile est très élevée, que de nombreux nouveau-nés meurent, ainsi que de nombreuses jeunes femmes. Lors de l'accouchement, mais aussi à la suite d'avortements clandestins. Le Malawi interdit actuellement l'avortement (sauf en cas de danger de mort). Le pays est très catholique.
Les femmes du Malawi ont en moyenne 6 enfants, et lorsqu'elles tombent enceintes, parce qu'elles n'ont pas toujours accès à la contraception, elles ont recours à l'avortement, qu'elles pratiquent elles-mêmes ou avec l'aide d'un guérisseur. Parfois avec une aiguille, parfois avec une tisane spéciale... L'avortement échoue souvent, et les conséquences sont alors catastrophiques. Elles contractent des infections et, lorsqu'elles arrivent à l'hôpital, elles sont souvent dans un état très grave, voire septique. En revanche, le personnel soignant a beau être très catholique et religieux, il ne condamne absolument pas les femmes. Ils les aident sans préjugés.
Que saviez-vous déjà, quelle est la situation au Malawi ?
Nous avons visité des services mobiles de planning familial, qui installent des tentes dans les zones rurales et qui interviennent dans divers petits villages. Ils présentent aux femmes différents types de contraception, qu'elles peuvent obtenir gratuitement. Une foule immense s’y presse. Ces services proposent la pilule, ainsi que des implants et des stérilets, en réponse notamment à une demande particulière et significative des femmes elles-mêmes. Le service manque de matériel, mais les États-Unis en sponsorisent une grande partie. Néanmoins, il leur manque clairement de ressources, notamment en ce qui concerne l'éducation et l'accès des femmes à l'éducation. En termes de traditionalisme, de nombreux chefs locaux propagent encore des mythes préjudiciables sur le VIH. Les chiffres restent donc alarmants.
Comment s'est déroulée la réunion avec les parlementaires, qu'en avez-vous pensé ? Quels étaient les sujets abordés ?
Nous avons parlé aux décideurs politiques, un petit groupe, qui travaillent sur les droits des femmes et la santé et les droits sexuels et reproductifs. Les décideurs sont élus par leurs villages et sont en fait des députés. Pour aider leurs villages, ils financent eux-mêmes des ambulances. Il y a un hôpital à Lilongwe, mais imaginez que vous ayez une crise cardiaque ou un autre problème grave. C’est la mort assurée. L'espérance de vie y est de 57 ans pour les hommes et de 54 ans pour les femmes. Si vous avez une crise cardiaque dans un village, vous n'arriverez jamais à temps à l'hôpital. C'est pourquoi les décideurs politiques financent eux-mêmes une ambulance. Il s'agit d'un travail communautaire. La communauté occupe une place très importante. Ils prennent ces mesures pour la soutenir et parce qu'ils savent qu'ils sont privilégiés par rapport à leur communauté, qui est extrêmement pauvre.
Comment pouvons-nous nous assurer que la coopération internationale repose sur les besoins locaux, et en avez-vous vu de bons exemples ? Qu'avez-vous pensé de la réunion entre les décideurs politiques et la société civile ?
Lorsque nous donnons des ressources et du matériel, nous devons être sûrs de ce que les gens en feront. En outre, nous devrions toujours nous demander si la question porte sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Nous devons être attentifs à la manière dont certains choix politiques affecteront les femmes, en particulier en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs. Avec les parlementaires nous avons abordé le sujet de l’éducation. Ce n'est pas à nous, en tant qu'étrangers, de débarquer dans le pays et de dire qui doit être formé sur quoi. Nous savons que nous devons aussi nous préoccuper de l'éducation des garçons et des hommes, car c’est qui leur permettra, entre autres, de mieux respecter les droits des femmes.
Qu'avez-vous pensé de la réunion entre les décideurs politiques et la société civile ?
Nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec différentes organisations de la société civile qui œuvrent pour les droits des femmes, pour les droits des personnes LGBTQIA+, ainsi que pour et avec les jeunes. Les jeunes sont loin d'être un groupe privilégié au Malawi, mais les organisations regroupaient des jeunes de tous les milieux. On ressent vraiment un élan de volonté pour aider le pays à progresser. Le Malawi est un pays enclavé, qui dépend fortement de l’importation et où l'inflation atteint 28 %. Les jeunes estiment que des changements s'imposent. Les jeunes que j'ai rencontrés là-bas m’ont agréablement surprise, on observe une dynamique de changement. Ils sont conscients du rôle qu'ils auront à jouer. J'étais très émue. C'est un voyage dont je me souviendrai toute ma vie, parce que c'était mon premier voyage parlementaire, mais aussi parce que c'était un tel choc culturel et une véritable confrontation.
Que ramènerez-vous de ce voyage d'étude au Parlement ?
Ce n'est pas moi qui m'occupe des affaires étrangères dans notre groupe parlementaire, mais nous allons interroger la secrétaire d'État à l'Égalité des chances et la ministre de la Coopération au développement. Nous allons leur demander comment nous pourrions mettre en avant les droits sexuels et reproductifs, et nous avons aussi du pain sur la planche de notre côté. Nous allons nous efforcer d'orienter la politique de coopération internationale vers les SDSR, et donc de définir une stratégie axée sur la santé et les droits sexuels et reproductifs.