Il y a 40 ans que les premiers décès causés par le SIDA ont été enregistrés. À l’occasion d’un séminaire avec les Parlementaires pour l’Agenda 2030, professeur Marie Laga (IMT) a expliqué comment l’épidémie n’a cessé de se développer à un rythme effréné durant les années 90 et 2000. Lorsque l’épidémie a frappé l’Afrique australe, l’espérance de vie dans des pays tels que le Zimbabwe, le Botswana, la Zambie et l’Afrique du Sud a reculé sous son niveau des années 1960. La situation a commencé à s’améliorer en 1996, lorsque le traitement antirétroviral (ARV) est devenu accessible pour les malades des riches pays du Nord. Ces médicaments se sont cependant avérés impayables pour les patients dans le Sud. Grâce à des années de lutte des activistes, une reconnaissance et une action politiques ont finalement vu le jour. Elles ont fondamentalement modifié le paysage suite au lancement d’une coordination internationale par le biais d’ONUSIDA et à un financement accru par le biais du Fonds mondial et du PEPFAR. Ces modifications ont généré une augmentation rapide des personnes ayant accès aux ARV. En 2001, elles n’étaient que 2 % alors qu’aujourd’hui, elles sont 73 %. Malheureusement, la fin de l’épidémie du SIDA n’est toujours pas en vue. En 2020, 1,5 million de nouvelles infections ont été dépistées et la prévention du VIH demeure le principal défi.
40 années de VIH - Rétrospective et perspectives avec les Parlementaires pour l’Agenda 203011/1/2022
Les inégalités ralentissent les progrès dans la prise en charge des pandémies de VIH et de COVID -1927/9/2021
Dans son récent rapport, l’ONUSIDA souligne que les objectifs mondiaux pour 2020 n’ont pas été atteints, et ce malgré les efforts des dernières années. Plus de gens connaissent leur statut sérologique, plus de gens ont accès aux médicaments et plus de gens ont une charge virale indétectable grâce à la prise de leur traitement. Mais les efforts pour prévenir les nouvelles infections ont été moins fructueux. Le nombre annuel de nouvelles infections chez les adultes a à peine diminué au cours des 4 dernières années et aucune région n’a atteint l’objectif de réduire de 75 % le nombre de nouvelles infections par rapport à 2016.
La pandémie de COVID-19 ne doit pas être une excuse pour détourner les investissements du VIH23/6/2020
Les progrès réalisés en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH pourraient être réduits à néant, avec une augmentation des nouvelles infections par le VIH chez les enfants pouvant aller jusqu’à 162 %, ce qui nous ramènerait à la situation de 2008 en matière de décès liés au sida. Cette année, la Belgique présidera le groupe ONUSIDA avec le Portugal, le Luxembourg et les Pays-Bas au sein du Conseil de Coordination du Programme (CCP) de l’ONUSIDA, le conseil chargé de la gestion et de la gouvernance du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida. Le CCP de l‘ONUSIDA définit les grandes politiques et priorités de l’ONUSIDA et décide de la planification et l’exécution du Programme commun de l’organisation. Les défis examinés au sein du Conseil consisteront entre-autres à déterminer comment maintenir l’appui international en faveur de la lutte contre le VIH, mais peuvent également inclure des discussions sur l’impact des politiques des grands pays donateurs sur la lutte contre le VIH/sida ; on n’a qu’à penser ici à l’effet négatif du rétablissement, par les États-Unis, de la politique de Mexico (la Règle du Bâillon mondial) sur la fourniture de services intégrés en matière de SDSR et de VIH dans les pays du Sud. D’après un nouveau rapport publié par l’ONUSIDA, le monde progresse dans la réalisation de l’agenda 90-90-90. Cet agenda international voudrait que d’ici 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH ; que 90 % de ces personnes diagnostiquées aient accès au traitement antirétroviral et que 90 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable. |