
![]() Le rapport sur 2019 « Adding it Up » récemment publié par l’Insititut Guttmacher fait l’inventaire des manquements des services de santé sexuelle et reproductive dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (PFR-PRI). L’institut de recherche a calculé ce qu’il en coûterait pour combler l’écart.
La pandémie de COVID-19 ne doit pas être une excuse pour détourner les investissements du VIH23/6/2020
![]() Les progrès réalisés en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH pourraient être réduits à néant, avec une augmentation des nouvelles infections par le VIH chez les enfants pouvant aller jusqu’à 162 %, ce qui nous ramènerait à la situation de 2008 en matière de décès liés au sida. ![]() Dans une déclaration conjointe engagée, 58 pays, dont la Belgique, ont exprimé leur inquiétude concernant l’impact du COVID-19 sur les droits humains des femmes et des filles, ainsi que l’aggravation des inégalités existantes et des discriminations des autres groupes marginalisés, comme les personnes handicapées et celles vivant dans l'extrême pauvreté. Pour susciter la prise de conscience concernant le besoin non rencontré de planning familial, 12 parlementaires belges issus de 9 partis politiques différents ont révélé au public belge le nombre d’enfants composant leur famille. Ils ont procédé au moyen d’un message vidéo conjoint dans lequel ils expliquent qu’ils ont eu la liberté de choisir la taille de leur famille, alors que 214 millions de femmes du Sud global qui souhaitent éviter ou reporter une grossesse ne peuvent le faire, par manque d’accès à des contraceptifs.
![]() Les effets de la crise sanitaire actuelle sont considérables et continuent d’apparaître. Mais il est clair que les plus marginalisés seront les plus durement touchés. La liberté de reproduction n’est pas une réalité pour beaucoup de femmes à travers le monde. Pour trop de femmes, l’accès à une planification familiale de qualité dépend encore de l’endroit où elles vivent et du salaire qu’elles gagnent. ![]() Les mouvements anti-genre se multiplient en Europe et ailleurs, remettant purement et simplement en question l’égalité entre hommes et femmes, s’opposant aux droits sexuels et reproductifs des femmes, ainsi qu’aux minorités sexuelles et à l’accès des jeunes à l’information et à l’éducation sur la sexualité. La riposte actuelle à la Covid-19 a donné à ces groupes professionnellement organisés de nouvelles occasions de renforcer leurs programmes. ![]() Vous vous sentez solidaire de ces femmes dont le nombre ne cesse d’augmenter qui ne peuvent pas décider elles-mêmes d’avoir ou non des enfants, ni de la taille de leur famille. Pourquoi plus de 200 millions de femmes dans les pays à faible et moyen revenu n’ont-elles pas accès à la contraception ? Beaucoup de femmes n’ont pas la possibilité de s’adresser à un service de santé : dans certains cas, le centre de santé se trouve à plusieurs jours de marche, dans d’autres, on manque de personnel ou celui-ci n’est pas suffisamment formé ou on n’a tout simplement pas de moyens contraceptifs en stock. Les femmes jeunes qui ne sont pas mariées se heurtent aussi souvent aux stéréotypes et aux préjugés des travailleurs de la santé, surtout lorsque, selon les normes sociales ou religieuses, elles ne devraient pas (encore) être sexuellement actives. La peur de ces préjugés, mais aussi le manque de respect de la vie privée, font que certaines femmes n’osent pas se mettre en quête de contraceptifs. Sans oublier que leur coût est souvent un obstacle, surtout pour les femmes qui vivent dans la pauvreté et n’arrivent pas ou difficilement à joindre les deux bouts. Quel est l’impact de la pandémie de coronavirus ? À cause de la pandémie de Covid-19, le nombre de femmes à ne pas avoir accès à la contraception augmente. Le Fonds des Nations unies pour la Population FNUAP a calculé qu’un confinement de 6 mois dans les pays à faible et moyen revenu pourrait accroître de 47 millions le nombre de femmes à ne pas avoir accès à la contraception. Ce qui pourrait entraîner jusqu’à 7 millions de grossesses non planifiées supplémentaires. À cause du confinement, des milliers de cliniques de planning familial ont été contraintes de fermer. Le personnel de la santé est affecté à des tâches en lien avec la pandémie ou est en quarantaine. La production et l’approvisionnement de moyens contraceptifs, y compris les préservatifs, accusent des retards ou sont, à certains endroits, carrément au point mort. Pourquoi est-il si important que les femmes aient accès aux moyens contraceptifs ? L’accès à la contraception est d’une importance vitale pour les femmes et les enfants. Si les femmes et les couples peuvent se protéger contre les grossesses, cela signifie moins de grossesses non planifiées. Ce qui signifie aussi moins d’accouchements à risque, en particulier pour les femmes très jeunes ou justement pour les femmes plus âgées, ou encore pour les femmes chez qui les grossesses sont très rapprochées. Cela conduit aussi à moins d’avortements, lesquels sont souvent pratiqués dans des conditions peu sûres dans les pays à faible revenu et/ou les pays où c’est interdit. 300 000 femmes meurent en couches chaque année. Cela revient à 800 femmes par jour. 2,7 millions de bébés décèdent au cours de leur premier mois de vie. Répondre entièrement aux besoins en matière de contraception et de soins de maternité donnerait des résultats spectaculaires. Et non des moindres dans la mesure où cela signifierait une forte diminution de la mortalité maternelle et de la mortalité des nouveau-nés. Ce qui serait un incroyable exploit. L’accès à la contraception permet aussi aux femmes de concilier leur désir d’enfant avec d’autres projets de vie, comme par exemple étudier ou travailler à l’extérieur. La mesure dans laquelle les femmes peuvent elles-mêmes décider d’avoir ou non des enfants ainsi que l’utilisation de contraceptifs sont dès lors les principaux indicateurs de l’émancipation des femmes. Solidaires des femmes partout dans le monde En cette période de Covid-19, faisons preuve d’encore plus de solidarité envers les femmes et leurs familles partout sur la planète. #BecauseSheCounts #TogetherAgainstCorona Cette action sur les médias sociaux a vu le jour grâce au soutien des Parlementaires pour l’Agenda 2030, le groupe parlementaire composé de membres de la Chambre et du Sénat engagés en faveur de l'égalité des sexes, de la santé et des droits dans la coopération internationale, avec le soutien de Sensoa International. ![]() Si la crise touche chaque pays et chaque citoyen personnellement, nous devons néanmoins assurer une approche mondiale. Plus que jamais, cette crise illustre les liens globaux qui nous unissent tous. Une réponse solidaire et commune sera donc nécessaire. Sensoa International collabore avec d’autres organisations, comme l’organisation faîtière IPPF et les organisations belges de santé et de développement, dans le but d’orienter la politique de la Belgique, des autres États membres de l’UE et des pays partenaires. Nous informons les décideurs politiques et nous œuvrons pour garantir les droits sexuels et reproductifs, aussi en cette période d’épidémie de Covid-19. ![]() La « communauté » qui œuvre depuis des années en faveur des droits sexuels et reproductifs a une grande expérience de la lutte contre cette autre pandémie qu’est le VIH. Nous pouvons en tirer des enseignements importants. ONUSIDA a dressé une liste:
La vie sociale de tout un chacun est perturbée par l’épidémie de coronavirus. Toutefois, de nombreuses femmes sont à présent contraintes de travailler chez elles, souvent alors que les enfants sont eux aussi à la maison. Avant la crise, les statistiques montraient d’ores et déjà que de manière générale, les femmes prestent une plus grande part du travail domestique non rémunéré et assument une plus grande part des responsabilités dans les soins, notamment aux enfants, aux malades et aux personnes âgées. Étant donné la pression croissante exercée sur les hôpitaux et les services de santé, les femmes devront inévitablement répondre encore davantage aux besoins croissants de soins non rémunérés. Il suffit de penser au nettoyage, à la préparation des repas ou aux soins aux malades ou aux personnes handicapées.
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June 2019
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