Alors que la décision de la Cour Suprême des États-Unis de suspendre l’arrêt Roe vs Wade était encore pendante, trois activistes internationales des droits des femmes ont expliqué les risques inhérents à une limitation ou une interdiction du droit des femmes d’accéder à un avortement sans risque. Elles l’ont fait à l’occasion d’un dialogue numérique avec les « Parlementaires pour l’Agenda 2030 ».
Le manque d’informations, la désinformation, les mythes à propos du sexe et de la contraception, un accès limité voire inexistant à la contraception, mais aussi l’absence de dialogue entre partenaires au sujet de l’utilisation de la contraception et de la grossesse font que beaucoup de (jeunes) femmes vivent une grossesse non planifiée. Ces défis font que pour beaucoup de femmes partout dans le monde, l’un des choix les plus fondamentaux, à savoir être enceinte ou pas, n’est en aucun cas un choix libre et informé. Ces données sont au cœur du rapport sur l’État de la population mondiale 2022 du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). La Commission de la condition de la femme des Nations Unies se penchera sur les relations qui existent entre les changements climatiques et l’inégalité des genres. Une occasion pour les Parlementaires pour l’Agenda 2030 et le Conseil consultatif Genre et Développement d’organiser, à la veille de la Journée internationale des femmes, un séminaire de midi concernant l'impact des changements climatiques sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles. Les 40 participants, parmi lesquels des collaborateurs parlementaires, des attachés de cabinet de la ministre Kitir, des experts de la Direction générale Coopération au développement ainsi que des représentants de la société civile et du monde académique, ont pu, grâce à ce séminaire, avoir un aperçu des défis qu’engendrent les changements climatiques pour la santé et les droits des filles et des femmes dans les pays à faible revenu. 40 années de VIH - Rétrospective et perspectives avec les Parlementaires pour l’Agenda 203011/1/2022
Il y a 40 ans que les premiers décès causés par le SIDA ont été enregistrés. À l’occasion d’un séminaire avec les Parlementaires pour l’Agenda 2030, professeur Marie Laga (IMT) a expliqué comment l’épidémie n’a cessé de se développer à un rythme effréné durant les années 90 et 2000. Lorsque l’épidémie a frappé l’Afrique australe, l’espérance de vie dans des pays tels que le Zimbabwe, le Botswana, la Zambie et l’Afrique du Sud a reculé sous son niveau des années 1960. La situation a commencé à s’améliorer en 1996, lorsque le traitement antirétroviral (ARV) est devenu accessible pour les malades des riches pays du Nord. Ces médicaments se sont cependant avérés impayables pour les patients dans le Sud. Grâce à des années de lutte des activistes, une reconnaissance et une action politiques ont finalement vu le jour. Elles ont fondamentalement modifié le paysage suite au lancement d’une coordination internationale par le biais d’ONUSIDA et à un financement accru par le biais du Fonds mondial et du PEPFAR. Ces modifications ont généré une augmentation rapide des personnes ayant accès aux ARV. En 2001, elles n’étaient que 2 % alors qu’aujourd’hui, elles sont 73 %. Malheureusement, la fin de l’épidémie du SIDA n’est toujours pas en vue. En 2020, 1,5 million de nouvelles infections ont été dépistées et la prévention du VIH demeure le principal défi.
Un an après la modification controversée de la loi polonaise sur l’avortement, qui a fait de la Pologne un des États-membres de l’UE où l’accès à des soins d’avortement est le plus restrictif, la situation en matière de droits humains se dégrade encore. Deux membres des Parlementaires pour l’Agenda 2030, Séverine de Laveleye et Orry Van de Wauwer, ont pu le constater par eux-mêmes en participant à la conférence annuelle du Forum européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF) à Varsovie, en Pologne, les 21 et 22 octobre. Au terme de la première journée de panels de discussions, les participants ont signé une déclaration relative à la Pologne et à la situation générale dans le monde en ce qui concerne les SDSR. Les personnes LGBTI et en particulier les jeunes LGBTI ont fait face à des risques accrus de violence physique ou verbale lors des périodes de confinement, et beaucoup se sont retrouvés aux prises avec une dépression et des pensées suicidaires. Ceux qui chez eux ne pouvaient pas ou n’osaient pas faire leur coming-out, en particulier, ont vécu des périodes extrêmement difficiles. Le fait que les jeunes aient en outre été séparés de leurs pairs les a plongés encore plus fort dans un isolement au niveau social. Comme en a attesté le sénateur, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et président des ‘Parlementaires pour l’Agenda 2030’, Fourat Ben Chikha, lors de la Conférence mondiale sur les droits de l’homme qui s’est tenue à Copenhague lors de la WorldPride. L’impact des mesures sur les droits humains des personnes LGBTI doit être surveillé de près, a-t-il expliqué, de sorte que les actions (préventives) nécessaires puissent être prises afin de garantir leurs droits aux gens. Plus d’une centaine de parlementaires provenant des quatre coins du monde se sont rassemblés à Copenhague afin de discuter des défis actuels auxquels sont confrontées les personnes LGBTI. La députée Goedele Liekens, de même que le parlementaire flamand et sénateur Orry Van de Wauwer, tous les deux membres des ‘Parlementaires pour l’Agenda 2030’, étaient eux aussi présents. L’ancienne membre et vice-première ministre Petra De Sutter a représenté le gouvernement belge lors de la Pride. Les parlementaires pour l’Agenda 2030 et l’UNFPA Bruxelles ont animé ensemble la cérémonie du lancement belge du rapport sur l’État de la population mondiale 2021 de l’UNFPA qui porte le titre éloquent de « Mon corps m’appartient / My Body is My Own ». L’UNFPA a présenté son rapport qui explique ce qu’est l’autonomie corporelle, comment nous pouvons la mesurer et pose la question de savoir comment nous pouvons réaliser l’autonomie corporelle pour toutes et tous. Les Parlementaires pour l'Agenda 2030 et l'UNFPA ont lancé conjointement le rapport sur l'état de la population mondiale 2020 en Belgique par le biais d'un webinaire interactif en ligne. Parmi les orateurs invités au lancement figuraient la nouvelle ministre de la Coopération au développement, Meryame Kitir, la directrice de Plan International Niger Ramatou Kane et la codirectrice du GAMS en Belgique, Stephanie Florquin, ainsi que des représentants de la Direction générale Coopération au développement. La directrice de l'UNFPA à Bruxelles, Sietske Steneker, a présenté le rapport, intitulé à juste titre "Contre ma volonté", traitant des pratiques néfastes à l'égard des femmes et des filles dans le monde. Parmi les pratiques néfastes figurent les mutilations génitales féminines, le mariage des enfants et la préférence pour les garçons. Toutes ces pratiques sont exacerbées par la pandémie de COVID-19 et le nombre absolu de filles qui y sont soumises continue d'augmenter, même après des décennies de travail acharné par les défenseurs et les organisations de terrain. Les Parlementaires pour l’Agenda 2030 suivent de près la mise en œuvre de ces Objectifs de développement durable, et le rôle joué par la Belgique dans tout cela. Lors d’un webinaire organisé le 29 septembre, les parlementaires ont examiné, cinq ans après leur adoption, où on en était avec la réalisation de ces Objectifs, et quel était l’impact de la pandémie actuelle de coronavirus. Le Prof. Dr Olivier Degomme, directeur de l’ICRH (International Centre for Reproductive Health) à l’Université de Gand, a fait le point sur les conséquences de la Covid-19 sur l’ODD 3. Il a déclaré que les mesures qui ont été prises partout dans le monde ont un impact considérable sur l’accès à la contraception, les services de planification familiale et la mortalité maternelle. Selon une étude récente de l’OMS, 90 % des pays ont en effet signalé des interruptions dans les services de santé essentiels et 68 % d’entre eux ont connu des interruptions dans les services de planification familiale. Il y a eu moins de visites, des problèmes au niveau de l’accès aux services ainsi que des ruptures de stock et cela n’était pas seulement le cas dans les pays à faible et moyen revenu. Les mouvements anti-genre se multiplient en Europe et ailleurs, remettant purement et simplement en question l’égalité entre hommes et femmes, s’opposant aux droits sexuels et reproductifs des femmes, ainsi qu’aux minorités sexuelles et à l’accès des jeunes à l’information et à l’éducation sur la sexualité. La riposte actuelle à la Covid-19 a donné à ces groupes professionnellement organisés de nouvelles occasions de renforcer leurs programmes. |