Le manque d’informations, la désinformation, les mythes à propos du sexe et de la contraception, un accès limité voire inexistant à la contraception, mais aussi l’absence de dialogue entre partenaires au sujet de l’utilisation de la contraception et de la grossesse font que beaucoup de (jeunes) femmes vivent une grossesse non planifiée. Ces défis font que pour beaucoup de femmes partout dans le monde, l’un des choix les plus fondamentaux, à savoir être enceinte ou pas, n’est en aucun cas un choix libre et informé. Ces données sont au cœur du rapport sur l’État de la population mondiale 2022 du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
40 années de VIH - Rétrospective et perspectives avec les Parlementaires pour l’Agenda 203011/1/2022
Il y a 40 ans que les premiers décès causés par le SIDA ont été enregistrés. À l’occasion d’un séminaire avec les Parlementaires pour l’Agenda 2030, professeur Marie Laga (IMT) a expliqué comment l’épidémie n’a cessé de se développer à un rythme effréné durant les années 90 et 2000. Lorsque l’épidémie a frappé l’Afrique australe, l’espérance de vie dans des pays tels que le Zimbabwe, le Botswana, la Zambie et l’Afrique du Sud a reculé sous son niveau des années 1960. La situation a commencé à s’améliorer en 1996, lorsque le traitement antirétroviral (ARV) est devenu accessible pour les malades des riches pays du Nord. Ces médicaments se sont cependant avérés impayables pour les patients dans le Sud. Grâce à des années de lutte des activistes, une reconnaissance et une action politiques ont finalement vu le jour. Elles ont fondamentalement modifié le paysage suite au lancement d’une coordination internationale par le biais d’ONUSIDA et à un financement accru par le biais du Fonds mondial et du PEPFAR. Ces modifications ont généré une augmentation rapide des personnes ayant accès aux ARV. En 2001, elles n’étaient que 2 % alors qu’aujourd’hui, elles sont 73 %. Malheureusement, la fin de l’épidémie du SIDA n’est toujours pas en vue. En 2020, 1,5 million de nouvelles infections ont été dépistées et la prévention du VIH demeure le principal défi.
L’analyse de l’aide belge au développement consacrée à la santé sexuelle et au VIH déçoit30/11/2020
L’analyse annuelle des dépenses de la Direction générale de la Coopération au développement et Aide humanitaire (DGD) par Sensoa Intenational montre en effet qu’en quatre ans, les dépenses consacrées à la santé et à la santé reproductive sont à leur niveau le plus bas. La DGD a consacré au total 11,08 % de son budget à la santé et à la santé reproductive en 2019. C’était encore 13,29 % en 2017 et 12,84 % en 2016. La baisse de l’aide allouée par la DGD à la prévention et à la prise en charge du VIH est particulièrement préoccupante. Celle-ci a diminué de moitié au cours de la précédente législature. Depuis 2017, on accorde nettement moins d’attention au VIH dans la coopération bilatérale et moins d’aide aux organisations multilatérales qui jouent un rôle moteur dans la riposte mondiale au VIH, comme par exemple l’ONUSIDA et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (GFATM). L’aide multilatérale a toutefois connu une augmentation en 2019, mais insuffisante pour inverser la tendance. L’Agence européenne des médicaments (EMA) a publié un avis favorable sur l’utilisation de l’anneau vaginal de dapivirine pour les femmes âgées de 18 ans et plus dans les pays en voie de développement afin de réduire leur risque de contracter le VIH-1. Cet anneau mensuel est le premier outil de prévention contre le VIH à action prolongée et a été conçu pour aider à répondre aux besoins non satisfaits des femmes en matière de nouvelles méthodes pour se protéger du VIH étant donné les taux toujours élevés de VIH auxquels elles sont confrontées, en particulier en Afrique subsaharienne. La pandémie de COVID-19 ne doit pas être une excuse pour détourner les investissements du VIH23/6/2020
Les progrès réalisés en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH pourraient être réduits à néant, avec une augmentation des nouvelles infections par le VIH chez les enfants pouvant aller jusqu’à 162 %, ce qui nous ramènerait à la situation de 2008 en matière de décès liés au sida. La question de la prévention et approche pour lutter contre la violence sexuelle en RD du Congo était à l’ordre du jour des “Parlementaires pour l’Agenda 2030”, le groupe parlementaire informel qui suit de près le rôle joué par la Belgique dans la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs au niveau mondial.
Le jeudi 28 février dernier à Bruxelles, au Parlement fédéral, le rapport intitulé “The State of African Women” a été présenté à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Gina Wharton, responsable politique du réseau européen de l’IPPF, a présenté le rapport de recherche de l’Institut royal des Tropiques qui a été élaboré dans le cadre d’un plus vaste projet de sensibilisation ayant pour titre “Right by Her”. Ce rapport de recherche cartographie les réalisations mais aussi les “lacunes” dans la ratification et la mise en œuvre du protocole de Maputo par les États africains. Ce protocole est l’instrument juridiquement contraignant dans lequel les droits des femmes africaines ont été définis par les États membres de l’Union africaine. Fin juillet, Roel Deseyn, député fédéral et président des Parlementaires pour l’Agenda 2030, s’est rendu en Tanzanie en compagnie d’une délégation de politiciens européens. Sur place, il a eu l’occasion de discuter avec des parlementaires, des décideurs politiques, des représentants d’ONG ainsi que des jeunes militants tanzaniens des nombreux défis qui attendent le pays en matière de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Avec un panel de haut niveau organisé en marge des Journées européennes du développement, la Belgique a attiré l’attention sur les besoins non satisfaits des adolescents. 6 juin, Bruxelles. “Les avortements à risques sont plus accessibles que les contraceptifs”, a déclaré Archane Phonsina, jeune dirigeante JED, lors de son témoignage sur les défis auxquels ont à faire face les jeunes femmes en RD Congo. Phonsina a elle-même perdu une de ses meilleures amies des suites d’un avortement à risques et est l’une des principales voix à défendre l’accès des adolescents à la planification familiale et aux avortements sans risques dans son pays. “Le simple fait de parler de planification familiale est encore stigmatisé et beaucoup de filles subiront au moins deux avortements à risques au cours de leur vie”, a-t-elle expliqué. Malgré les progrès au niveau des conditions d’accouchement, chaque jour, 830 femmes décèdent des suites de complications liées à une grossesse ou à un accouchement et des millions de femmes doivent vivre avec des problèmes de santé permanents résultant de ces complications. Les fistules sont l’une des complications les plus graves liées à l'accouchement. Les fistules peuvent se solder par des enfants mort-nés et peuvent aussi être source d’incontinence, de stigmatisation, de honte et d’exclusion sociale et même aller, dans certains cas, jusqu’à entraîner le décès de la mère. On estime à 2 millions le nombre de femmes qui vivent avec ce problème. Autant de raisons d’attirer l’attention sur cette problématique. |